Lentement mais sûrement, les compagnies d’assurances adaptent leur gestion d’actifs : diversification des investissements dans la dette, augmentation de la part dédiée au non-coté et intégration d’objectifs liés au climat. En parallèle, des arbitrages sont réalisés afin de prendre en compte les risques et les opportunités de marché. Cela se traduit notamment par l’allongement de la duration des portefeuilles.
Points clés
- Les compagnies d’assurance profitent de la pentification de la courbe des taux d’intérêt pour aller chercher du rendement sur la partie longue de la courbe.
- Elles sont très prudentes sur le crédit et privilégient les meilleures notations.
- Elles cherchent à réduire leur exposition au dollar.
La hausse des taux d’intérêt entamée en 2022 par la Banque centrale européenne (BCE) a permis progressivement d’améliorer le rendement servi sur les fonds en euro. Ainsi, après avoir atteint un point bas en 2020 et en 2021 à 1,3 % en moyenne (selon les données de France Assureurs), les rendements proposés par les compagnies d’assurance-vie ont augmenté en moyenne à 1,90 % en 2022 puis à 2,6 % en 2023 et en 2024. Cette tendance devrait se poursuivre en 2025 voire au-delà, car même si la BCE a commencé à diminuer ses taux d’intérêt à très court terme à la mi-2024, tous les experts considèrent qu’ils ne devraient pas revenir en territoire négatif. Mais surtout, le nouveau contexte de marché est plutôt profitable aux compagnies d’assurances et leur permet de diversifier leur allocation d’actifs. Ainsi, selon les données de Facts & Figures, l’allocation moyenne dans les fonds en euros a vu la part des obligations très légèrement diminuer sur moyenne période, cette dernière étant passée de 78,8 % en 2018 à 77,7 % en 2023 alors qu’en parallèle la part des actions a augmenté, passant sur la période de 8,6 % à 11,3 %.
Autre évolution notable, l’ensemble des segments des actifs non cotés a progressé dans les allocations moyennes : les investissements dans les infrastructures par exemple sont passés de 0 % en moyenne en 2018 à 1,14 % en 2023 ; l’immobilier a aussi vu sa part dans l’allocation d’actifs progresser de 5,5 % à 6,8 %, toujours selon les données de Facts & Figures. La part allouée aux actifs risqués dans le fonds en euros s’est ainsi régulièrement développée, ce qui a permis d’augmenter les rendements.