Les sociétés spécialisées dans l’information sur les entreprises vont voir leur activité de plus en plus bridée, avec la fermeture, le 31 juillet en France, du registre des bénéficiaires effectifs, c’est-à-dire du registre mentionnant les noms précis des actionnaires ultimes d’une société, y compris quand des holdings s’interposent.
Cette fermeture a été imposée par l’Europe, au nom du RGPD et de l’interdiction de diffuser certaines données sans l’accord des bénéficiaires. « Cette décision est vraiment dommageable, car connaître précisément les actionnaires d’une société donne des indications importantes sur celle-ci, souligne Julien Dupé, fondateur d’Infonet, plateforme d’information financière. Quand, par exemple, le dirigeant n’est pas actionnaire, cela peut donner à penser que des opérations douteuses peuvent être à craindre, s’agissant potentiellement “d’hommes de paille”. »
Déjà, depuis plusieurs années, les sociétés peuvent en outre demander la confidentialité sur leurs comptes, qui ne sont alors plus accessibles à leurs fournisseurs ou autres partenaires. « Mais, si nous ne pouvons pas les publier, nous y avons accès, et pouvons en extraire des indicateurs intéressants », note Julien Dupé.