L’institut Messine vient de rédiger un rapport consacré à l’excès d’informations financières publiées par les entreprises françaises, plus particulièrement dans les documents de référence. Ce phénomène est souvent dénoncé par les sociétés elles-mêmes, compte tenu du temps nécessaire pour les élaborer, ainsi que par les investisseurs, qui peinent à trouver des informations pertinentes dans des documents de plus en plus volumineux. En France, compte tenu de l’accumulation des normes, les documents de référence se sont progressivement alourdis, pour comprendre en moyenne 300 pages aujourd’hui. «Alors que les entreprises cotées présentent leurs comptes en respectant les exigences des normes IFRS, elles publient souvent en parallèle une version simplifiée afin de faire une présentation de leurs comptes permettant une compréhension plus économique de leurs performances, explique Hervé Philippe, directeur financier de Vivendi et président du groupe de travail consacré à ce rapport. En outre, elles doivent inclure dans le document de référence leur rapport social et environnemental, ce qui contribue à alourdir le document dans son ensemble.»
Si l’institut juge difficile de réduire les exigences de publication des groupes cotés, il propose d’alléger le processus en abandonnant le document de référence. «Nous suggérons que les entreprises regroupent toutes les informations réglementaires dans une section dédiée de leur site Internet plutôt que dans le document de référence, explique Hervé Philippe. Cela permettrait aux investisseurs, via un outil de recherche, d’accéder plus rapidement aux données qui les intéressent.»
L’institut Messine va transmettre ce rapport au ministère de l’Economie et des Finances ainsi qu’à l’AMF et à l’Esma, le régulateur européen.