Bons baisers de Jackson Hole
Fin août, les banquiers centraux ont envoyé leur traditionnelle carte postale depuis le Wyoming et, même si les conditions climatiques les ont contraints à rebrousser chemin pendant une randonnée, ils ont conservé le cap en matière de politique monétaire. Après des mois pendant lesquels les investisseurs ont cherché le « pivot », le message commence à être mieux entendu, peut-être parce qu’il y a de l’écho dans les Rocheuses. Jerome Powell a confirmé que l’inflation restait trop élevée pendant que Christine Lagarde disait que la bataille contre l’inflation n’était pas encore gagnée. Les marchés, qui anticipent plus ou moins une hausse supplémentaire des taux directeurs de la Fed et de la BCE d’ici la fin de l’année, ont, surtout et enfin, repoussé le moment de la première baisse. Cette idée fait son chemin depuis le début de l’été et c’est une bonne chose puisque la volatilité des marchés devrait s’en trouver réduite. On ne va pas s’ennuyer pour autant. D’une part, lorsque les banques centrales déclarent que leurs prochaines décisions dépendront des données, tout indicateur peut entraîner des variations erratiques. D’autre part, à présent que la fin du cycle de remontée des taux dans les grandes économies développées (à l’exception notable du Japon) est proche, d’autres interrogations surgissent. Si les taux sont appelés à être « hauts, plus longtemps », quelles seront les conséquences sur l’économie et sur le comportement des différentes classes d’actifs ? C’est une question pour les prochains mois mais, surtout, pour les prochaines années.
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Une analyse de Nathalie Benatia, senior market strategist chez BNP Paribas Asset Management.