Chronique d’une récession annoncée

Publié le 7 avril 2023 à 11h36

Sebastian Paris Horvitz    Temps de lecture 2 minutes

Quel sera l’impact final du resserrement monétaire en cours ? 

Une fois abandonnée l’idée d’une inflation transitoire, le scénario dominant était celui d’un atterrissage en douceur. Un resserrement monétaire modéré ralentissant suffisamment la demande pour ramener l’inflation vers la cible des 2 %, sans provoquer de récession. Puis, devant une inflation plus coriace, les anticipations de marché se sont ajustées, envisageant des taux directeurs plus élevés. Le marché estimait il y a un mois que ceux de la Fed seraient autour de 5,5 % à la fin 2023 (contre 3 % en août dernier).

Le chemin a été similaire en zone euro. Evidemment, il y a eu et il y a la guerre en Ukraine. Mais, à coup de « quoi qu’il en coûte », nous avons évité que ce choc violent ne fasse basculer la zone en récession. La contrepartie a été une demande plus résiliente, et une inflation plus élevée. Mais persistait l’idée que l’activité pouvait résister.

Or tout a changé ! L’impact du resserrement monétaire a pesé sur le système bancaire, réveillant les craintes d’une crise systémique. Celles-ci n’étaient pas justifiées. Mais la peur que l’économie réelle commence à souffrir s’est installée.

Aujourd’hui, le marché envisage des baisses des taux rapides de la Fed, en réponse à une récession qui s’approche. Mais, pour cela, il faudrait que la contraction de l’activité soit assez brutale pour calmer l’inflation. Et il n’est pas certain que la Fed soit aussi réactive.

Quant à la BCE, elle devrait être plus attentiste avec une inflation toujours élevée. Mais l’activité en souffrira.

Sebastian Paris Horvitz Directeur de la recherche ,  LBP AM

Sebastian Paris Horvitz est directeur de la recherche chez LBP AM

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