Echapper à la récession
A mesure que l’inflation ralentit des deux côtés de l’Atlantique, on s’inquiète de la croissance. Les chocs de l’année dernière vont-ils provoquer une récession ?
La fin de l’année dernière s’est illustrée, aux Etats-Unis comme en Europe, par une résistance surprenante de l’activité, et notamment de la consommation, et ce alors même que les enquêtes auprès des entreprises montraient une dégradation de la conjoncture.
Cette résistance s’expliquait en grande partie par la résilience des marchés du travail, les taux de chômage demeurant à des niveaux historiquement bas. Par ailleurs, la mise en place en Europe de « boucliers énergétiques » a permis d’apporter un soutien considérable à la demande.
Qu’en est-il de ce début d’année ? Il s’avère que les données conjoncturelles de la zone euro continuent de résister. Mieux, les dernières enquêtes d’activité se sont améliorées, laissant présager une persistance de la croissance, bien que faible. La récession attendue en ce début d’année n’aura probablement pas lieu.
Aussi se met-on à espérer échapper au cruel destin des ajustements économiques qui mènent à la récession après une période de surchauffe. Et à rêver d’un atterrissage en douceur. Les banques centrales en premier lieu. Mais, peut-on vraiment calmer les pressions salariales, et donc sur les prix, sans un ajustement des marchés du travail ? Leur détérioration est la marque brutale de toutes les récessions.
Eviter un tel ajustement serait un peu comme croiser un poisson volant. Ce n’est pas le commun de l’espèce.
Sebastian Paris Horvitz est directeur de la recherche chez LBP AM
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