La déplaisante résistance de l’inflation

Publié le 3 mars 2023 à 17h24

Sebastian Paris Horvitz    Temps de lecture 2 minutes

En 1970, Milton Friedman écrivait que « l’inflation est toujours et partout un phénomène monétaire ». Si la théorie monétariste pure a depuis été remise en cause sur plusieurs aspects, il demeure que les banques centrales sont les garantes d’une inflation stable, autour de 2 %.

Or malgré un ralentissement ces derniers mois, l’espoir que ce recul se poursuive à la même vitesse est fortement remis en cause par les statistiques. Aux Etats-Unis, le déflateur de la consommation cœur, hors énergie et alimentaire, a réaccéléré en janvier à 4,7 % en glissement annuel. En zone euro, elle n’a toujours pas atteint son pic, montant à 5,3 % en janvier. Et les chiffres français, allemands et espagnols, n’augurent pas de meilleures nouvelles pour février.

La résilience de l’activité et des marchés du travail toujours sous tension en sont en partie responsables. Néanmoins, la question fondamentale pour les marchés est de savoir comment les banques centrales vont agir pour calmer ces pressions.

En effet, en quelques semaines, non seulement les taux directeurs terminaux des banques centrales ont été revus fortement à la hausse, mais surtout les anticipations ont rejoint notre point de vue selon lequel la politique monétaire devrait rester restrictive en 2023.

Dès lors, le plus grand défi des banques centrales est devant nous. Fin 2021, leur diagnostic s’était avéré erroné en considérant l’inflation comme transitoire. Elles ont depuis fortement ajusté le tir. Mais si elles tergiversent de nouveau, le risque est de laisser l’inflation s’installer et de devoir forcer des ajustements bien plus sévères plus tard.

Sebastian Paris Horvitz Directeur de la recherche ,  LBP AM

Sebastian Paris Horvitz est directeur de la recherche chez LBP AM

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