La situation européenne se corse. Quatre problématiques distinctes refl ètent des éclairages différents de la zone euro. Angela Merkel a clairement indiqué qu’une politique monétaire différenciée serait nécessaire en zone euro. Hausse des taux d’intérêt en Allemagne, repli dans les pays du Sud. Certes, la campagne électorale a commencé mais ces propos ne peuvent se limiter au périmètre allemand. On perçoit une interrogation et une remise en cause des politiques d’austérité. Non pas simplement à cause de la polémique autour de Reinhart et Rogoff, mais parce que de nombreux pays de la zone euro ne sont plus en situation soutenable à la fois sur l’activité et sur l’emploi. Cela peut se traduire par des risques politiques comme on l’observe en Italie depuis les élections des 24 et 25 avril.

A ces interrogations sur les politiques à mener se sont ajoutés des signaux plus fragiles sur l’activité via les premières enquêtes relatives au mois d’avril. Sur une autre perspective, une enquête publiée le 25 avril par EuroBarometer montrait que dans les quatre grands pays de la zone euro les citoyens ne faisaient plus confiance, à une large majorité, à l’Europe en tant qu’institution. C’est sur l’Europe en tant que forme institutionnelle et non pas l’Europe en tant qu’idée qu’apparaît une défiance. Les institutions mises en place progressivement vont faciliter la convergence à moyen terme et modifi er la perception des citoyens vis-à-vis de l’Europe pour finalement estomper ces divergences. A court terme, cependant, rendre ces éléments compatibles reste une tâche complexe nécessitant davantage de coopération.