Vers un découplage des taux ?

Publié le 4 novembre 2024 à 12h25

Arnaud-Guilhem Lamy    Temps de lecture 2 minutes

Avec la divergence des profils de croissance des Etats-Unis et de la zone euro, la question d’une décorrélation des taux des deux côtés de l’Atlantique doit se poser. En effet, alors que la croissance américaine reste insolemment élevée (presque 3 % en rythme annualisé au troisième trimestre), la croissance de la zone euro reste anémique, malgré une surprise positive pour le troisième trimestre (grâce aux Jeux olympiques en France et à l’Espagne qui reste très dynamique). 

En outre, la croissance potentielle, bien que très difficile à estimer, semble, elle aussi, beaucoup plus faible dans la zone euro qu’aux Etats-Unis où la productivité a augmenté de plus de 2 % par an depuis la crise sanitaire de 2020. Pourtant les taux sont restés fortement corrélés : sur les trois derniers mois, une tension de 10 pb sur les taux américains correspondait à une tension de 5 pb à 7 pb des taux allemands. La journée du 6 novembre aura été particulière de ce point de vue avec des taux américains fortement en hausse pendant que les taux allemands à court et moyen terme étaient à la baisse.

Le temps de la divergence est-il venu ? C’est possible, mais n’oublions pas qu’il existe une force de rappel à ce mouvement : face à une baisse trop rapide de l’euro face au dollar (par nature inflationniste), la Banque centrale européenne pourrait hésiter à baisser ses taux directeurs aussi vite et autant qu’elle ne le laisse entendre depuis quelques semaines. 

Arnaud-Guilhem Lamy Responsable des stratégies obligataires euro aggregate ,  BNP Paribas Asset Management

Arnaud-Guilhem Lamy est responsable des stratégies obligataires euro aggregate au sein de BNP Paribas Asset Management.

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