Directions Financières

Quels sont les métiers qui recrutent ?

Publié le 17 octobre 2013 à 17h17    Mis à jour le 24 juillet 2014 à 15h50

Hafida Aboulouard

Les recrutements au sein des directions financières font actuellement la part belle aux auditeurs internes, aux responsables comptables ou encore aux responsables du contrôle de gestion. En revanche, si les fonctions d’expertise restent recherchées, le niveau de demande ralentit

Parmi les chantiers qui attendent les directeurs financiers à l’heure de la rentrée, la recherche de nouveaux collaborateurs figure en bonne place. «La période estivale est propice aux changements de postes au sein de la fonction finance, explique Mikaël Deiller, manager exécutif, finance et comptabilité chez Michael Page. Certains ont entrepris cette démarche en amont et démissionnent à la rentrée, ce qui oblige les entreprises à les remplacer, très souvent en faisant appel au marché.»D’autres profitent de cette période pour réfléchir à l’évolution de leur carrière et prennent le temps de passer des entretiens en vue de changer d’emploi. Toutefois, cette année, la demande se concentre sur un certain nombre de fonctions bien précises, à commencer par celle d’auditeur interne.

Cette population, très occupée le reste de l’année, est celle qui profite le plus généralement des mois d’été pour évoluer vers d’autres missions ou préparer leur départ vers une autre société. Mais, les entreprises, pour pourvoir ces postes laissés vacants, se montrent de plus en plus exigeantes ces derniers temps.«Jusqu’à présent, les missions d’auditeurs internes se concentraient sur des travaux d’analyses et de rédaction de rapport, ces derniers doivent désormais être davantage opérationnels et proches de l’activité, souligne Jean- Paul Brette, directeur Finance, Banque & Assurance chez Hudson. Nos clients leurs demandent d’apporter des conseils très concrets ainsi qu’un benchmark transverse des pratiques en matière de suivi des risques. Ils sont aussi de plus en plus impliqués dans l’amélioration des systèmes de contrôles internes.»

Pour occuper cette fonction, les sociétés recherchent donc des financiers qui maîtrisent parfaitement l’anglais et les systèmes d’information, avec au minimum quatre ans d’expérience au sein d’un grand réseau d’audit. Ces exigences ont des conséquences directes sur la rémunération rattachée au poste. Ainsi, selon les cabinets de recrutement, un auditeur interne junior percevrait en moyenne un salaire annuel fi xe compris entre 60 000 et 65 000 euros, faisant de lui, à niveau d’expérience égal, l’un des membres de la fonction fi nance les mieux payés.

Une demande qui se concentre sur les profils seniors et opérationnels

Ce jeu de chaises musicales qui prévaut durant la période estivale touche également d’autres profi ls, notamment celui de responsable comptable. «Si les comptables juniors sont recherchés par les entreprises tout au long de l’année, le responsable comptable est très demandé à l’heure actuelle», explique Mikaël Deiller. Or, pour cette fonction, plus que pour les autres, les entreprises ne peuvent se permettre de consacrer trop de temps si elles veulent continuer à sortir leurs comptes en temps voulu. «Elles ont donc tendance à très vite chercher à remplacer ces techniciens », précise Jean-Paul Brette. Pour ce faire, les sociétés attendent du futur collaborateur qu’il soit diplômé d’expertise comptable de type DCG/DSCG, formation complétée par une école de commerce.

«Afin de s’assurer de sa capacité à mener à bien sa mission, elles recherchent des profi ls bénéfi ciant d’une première expérience au sein d’un cabinet d’expertise comptable complétée par une expérience en entreprise», souligne Laetitia Quatrevaux, senior manager au sein de la division finance chez Hays. Il doit avoir parfaitement assimilé les normes internationales, mais également faire preuve de qualités managériales solides, maîtriser les systèmes d’information et disposer d’un bon niveau d’anglais. Autant d’éléments qui expliquent qu’il perçoit en moyenne une rémunération comprise entre 100 et 160 000 euros au sein d’un grand groupe implanté à Paris, un chiffre compris entre 75 000 et 120 000 euros en région, selon l’étude des rémunérations dans la fi nance et la comptabilité du cabinet Hays. 

Un nombre de postes moins important en trésorerie

A côté de ces deux métiers, le responsable du contrôle de gestion tire aussi son épingle du jeu en cette rentrée 2013. «Dans ce contexte de crise où la visibilité est réduite, un contrôle de gestion performant est devenu indispensable, indique Mikaël Deiller. Plus qu’au cours des années précédentes, la fonction de responsable du contrôle de gestion, véritable fonction d’aide à la décision, est devenue incontournable, ce qui explique que ce profil est très courtisé par les sociétés.» Pour occuper ce poste, les entreprises recherchent des collaborateurs très proches du business. «Il s’agit de préférence d’auditeurs qui ont passé au préalable trois à quatre ans dans un cabinet d’audit, avant de compléter cette expérience par un passage en entreprise, poursuit Mikaël Deiller. Ils doivent disposer d’une forte compétence sectorielle.»

En outre, ces derniers doivent avoir au préalable occupé des fonctions de management dans une équipe de trois à quatre personne minimum durant, au moins, une année. Un directeur du contrôle de gestion perçoit en moyenne un salaire annuel compris entre 75 et 110 000 euros au sein d’une PME-ETI, un chiffre qui peut atteindre 100 à 150 000 euros dans un grand groupe, selon le cabinet Hays. Si ces trois postes ont le vent en poupe, les fonctions d’expertise sur lesquelles l’accent était mis il y a quelques mois ont, en revanche, été moins sollicitées. «Etonnamment, même si les entreprises continuent de nous confi er des missions portant sur des profi ls de consolideurs, leur nombre se réduit depuis quelques semaines», constate Mikaël Deiller.

Une situation qui s’explique par le fait que les bons candidats sont rares et donc très chers actuellement.«Lorsque se pose la question d’un remplacement en consolidation dans le contexte actuel d’optimisation des coûts, l’entreprise préfère désormais faire évoluer un collaborateur en interne ou plus souvent faire appel à un cabinet externe pour renforcer ses équipes en période de clôture», précise Mikaël Deiller. 

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