finance durable

Après la réforme, quelles perspectives pour les gestionnaires de fonds labellisés ISR ?

Publié le 28 avril 2025 à 11h39

Anne del Pozo, Marianne di Meo, Arnaud Lefebvre    Temps de lecture 3 minutes

Depuis le 1er janvier 2025, l’ensemble des fonds labellisés ISR doivent respecter la version 3 du référentiel, fruit de plusieurs années de travaux.

Et Michèle Pappalardo, présidente du Comité du Label ISR, de saluer « le gros effort » des fonds existants pour se conformer aux nouvelles règles. Fin mars, ils étaient près de 970 à être labellisés de la sorte, contre plus de 1 300 fin 2024. « De nombreuses sociétés de gestion ont fait du tri dans leurs fonds, en ont peut-être profité pour revoir leur gamme, etc.  Au final, très peu ont abandonné complètement le label », précise-t-elle.

Plus exigeante en matière notamment d’exclusion, de granularité de la donnée, de suivi des KPI ou encore d’engagement et de grille de transition, cette V3 rend le Label ISR « beaucoup plus crédible, apprécie Ludivine de Quincerot, chez Rothschild & Co Asset Management. Il permet de garantir un certain niveau de process et d’avoir une analyse poussée. Il n’y a plus de passagers clandestins. » Un aspect qu’Alix Roy, d’Ecofi, illustre également à travers l’élaboration et l’analyse des plans de transition. « Nous le faisions déjà, mais nous nous concentrions davantage sur les performances climatiques des entreprises, sur leurs émissions de gaz à effet de serre des trois à cinq dernières années par rapport à un scénario climatique de référence pour le secteur concerné. Dans le cadre de cette refonte, nous avons décidé de revoir cette méthodologie et de travailler plus finement, notamment sur les questions de gouvernance, de capex, etc. »

Un intérêt commercial contrasté

Tandis que la V3 du référentiel a nécessité la mobilisation de ressources importantes, certains gérants pointent toutefois des écueils. Certains d’entre eux tiennent aux épargnants retail. « Pour cette clientèle-là, il ne suffit pas d’être référencé pour qu’il y ait vraiment de l’appétence et de la demande. Souvent, les fonds ISR qui collectent sur les plateformes des assureurs sont des fonds monétaires, qui ne sont pas forcément ceux qui ont les process les plus intéressants. Donc c’est un vrai sujet », pointe Ludivine de Quincerot. Quant à la clientèle plus institutionnelle, « ces clients ont leur propre charte, leur propre process de due diligence, et le label n’est pas du tout une condition indispensable », complète Ludivine de Quincerot, dont l’avis est partagé par Alix Roy. « La sensibilité est assez hétérogène au sein de tous les segments de clientèle. Mais, effectivement, l’intérêt commercial du Label ISR n’est à ce jour pas flagrant. » De quoi militer pour le lancement de campagnes de communication, bon nombre d’acteurs étant convaincus que le jeu en vaut la chandelle. « L’image de l’épargne responsable et du label est plutôt positive », assure Michèle Pappalardo. 

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