Parole d'expert

Coface : une expertise éprouvée en arbitrage à l’international

Publié le 10 juin 2016 à 9h38    Mis à jour le 8 juillet 2021 à 19h38

Anne del Pozo

Pour établir des garanties en adéquation avec le niveau de risque des entreprises, Coface a mis en place une organisation internationale s’appuyant notamment sur un réseau d’arbitres locaux.

L’assurance-crédit, contrairement à de nombreuses autres assurances, n’est pas une obligation pour les entreprises. Pourtant, elle permet souvent, en cas d’impayés ou de défaillances d’un acheteur, d’assurer leur pérennité. «Rappelons que les impayés représentent l’une des principales causes de défaillance d’entreprise, souligne à ce sujet Christel Rougier, directrice de l’arbitrage France et Europe de l’Ouest chez Coface. Dans ce contexte, l’assureur crédit apporte une garantie contre ces impayés tout en accompagnant l’entreprise dans ses choix de développement et de prospects puis dans le monitoring de ses clients. Une démarche dans laquelle Coface est résolument engagée, en France comme à l’international.»

Pour délivrer une prestation qualitative en la matière, l’assureur crédit doit être en mesure d’évaluer avec justesse les risques pays et clients. A cet effet, Coface s’appuie sur une organisation et des expertises éprouvées.

Les économistes : point d’entrée de la politique de risque de Coface

Afin de bien appréhender les différents risques clients et tenir compte de leur environnement macroéconomique, les arbitres Coface s’appuient en premier sur les analyses politiques, économiques et sectorielles des pays, réalisées par la direction de la recherche économique du groupe. «Nos économistes rendent des avis experts à l’ensemble des autres directions et sont ainsi le point d’entrée de notre politique de risque», explique Christel Rougier. 15 économistes, dont 5 sont localisés dans les régions, fournissent des informations aux assurés et aussi au grand public sur la situation macro et microéconomique de 160 pays. Elles offrent aux entreprises une estimation du risque de crédit moyen des entreprises d’un pays. «Nos évaluations se situent sur une échelle de 4 niveaux de A à D, dans l’ordre croissant du risque, poursuit Christel Rougier. Il s’agit d’un outil précieux qui indique l’influence potentielle d’un pays sur l’engagement financier d’une entreprise.»

La récupération d’information sur les entreprises

Au-delà de ces évaluations pays, les arbitres Coface analysent également les risques microéconomiques. Pour disposer d’informations qualitatives et quantitatives sur les entreprises, Coface achète en premier lieu à des spécialistes de l’information d’entreprises des données relatives à l’identité des entreprises, leur bilan, leurs dirigeants, leur actionnariat, etc. Coface possède un réseau de 50 centres, et plus de 300 analystes crédit, dont la mission est de collecter des informations financières, de la traiter et de l’analyser afin de mesurer les risques débiteurs.

«Ces données alimentent automatiquement notre système d’information et de risque centralisé, indique Christel Rougier. Un algorithme de calcul permet ainsi de mesurer un premier niveau de risque, et par conséquence de déterminer le montant de la garantie que nous pouvons octroyer en automatique.» Pour aller plus loin dans leur travail d’analyse et proposer aux assurés Coface des garanties qui soient en adéquation avec le niveau de risque réel, les arbitres Coface s’appuient également sur des informations recueillies à la source.«Un travail de récupérations de données qui peut se faire grâce à l’organisation de Coface à l’international», précise Christel Rougier. En effet, dès lors que l’assureur crédit s’installe dans un pays, il met en place une équipe locale composée en premier lieu d’un commercial, puis d’un arbitre qui détermine les niveaux de garanties octroyées et d’un collaborateur chargé de récupérer des informations sur le terrain, récentes, fiables et pointues. «Ces collaborateurs vont ainsi chercher des informations auprès des entreprises, des banques ou d’autres organismes publics travaillant avec le tissu économique local, poursuit Christel Rougier. Ils apportent à nos arbitres un niveau de lecture du risque complémentaire qui leur est indispensable pour déterminer le montant des encours garantis.»

Un arbitrage au plus près des préoccupations des entreprises assurées

La décision de garantir un risque sur un débiteur est prise par l’arbitre du pays dudit débiteur. Etant «au pied du risque», il connaît le mieux l’environnement et le tissu économique local. Néanmoins et si cela s’avère nécessaire, cette décision peut être revue à la hausse ou à la baisse par l’arbitre du pays de l’assuré, étant donné sa connaissance du contexte commercial ou stratégique de ce dernier. Cette organisation permet de combiner proximité du débiteur et proximité de l’assuré.

Un juste regard sur les niveaux de risques

Malgré la diversité des sources d’informations dont ils disposent, les arbitres Coface sont parfois confrontés, dans certains pays, à un manque de données fiables ou n’accèdent pas, par exemple, à certaines informations telles que les bilans. «En France comme dans plusieurs pays d’Europe, nous accédons plutôt facilement à des données d’entreprises qualitatives et fiables, conclut Christel Rougier. Il existe en revanche certaines régions du monde où la démarche est beaucoup plus complexe. Certes, à l’international, nous savons arbitrer avec peu de données. Il revient à nos arbitres de composer avec justesse à partir des informations dont ils disposent. Toute la force de Coface repose alors sur ses implantations locales, au plus près du tissu économique ainsi que sur ses analyses pays et sectorielles.»

En conclusion, l’arbitrage réclame, outre une expertise technique, des compétences d’analyse et de bonnes capacités de jugement. Un arbitre doit se tenir constamment informé des tendances du marché, de l’actualité et partager l’information qu’il détient avec les autres équipes. Il doit toujours avoir un temps d’avance pour prévenir la survenue d’un impayé, et minimiser ainsi les pertes des entreprises assurées.

Questions à… Cyrille Charbonnel, directeur de Coface France et Europe de l’Ouest

Membre du comité exécutif du Groupe Coface, Cyrille Charbonnel est directeur pour la région Europe de l’Ouest. Expert de l’assurance-crédit, il évolue dans ce secteur depuis 25 ans dans de nombreux métiers en France comme à l’étranger.

 

Quel est le déploiement de Coface à l’international ?

Le groupe Coface réalise 1,4 milliard d’euros de chiffres d’affaires pour un encours garanti de 475 milliards d’euros. Nous sommes présents dans 100 pays qui représentent 97 % du PIB mondial. Dans 66 de ces pays, nous disposons d’une licence d’assureur crédit et d’une implantation locale. Dans les autres pays où le marché de l’assurance-crédit n’est pas mature, nous proposons à nos clients exportateurs des prestations d’information sur les entreprises et de recouvrement de créances.

Quelle est l’approche de Coface en termes d’analyse des risques à l’international ?

Coface a notamment pour vocation de récupérer des informations sur les entreprises et dispose des capacités nécessaires à leur analyse. Grâce à notre positionnement historique d’assureur crédit à l’export, nous délivrons aux entreprises françaises des informations sur leurs partenaires commerciaux quelle que soit leur implantation dans le monde. Nous disposons ainsi d’une base de données de près de 80 millions d’entreprises dans le monde grâce à laquelle nous sommes en mesure d’analyser en temps réel la quasi-totalité des entreprises avec lesquelles nos clients sont susceptibles de travailler. Par ailleurs, nos clients exportateurs bénéficient de notre organisation matricielle en matière de gestion du risque. Prenons l’exemple d’un exportateur français qui souhaite travailler avec une entreprise brésilienne. Notre estimation du risque s’articulera autour des informations recueillies localement par Coface Brésil et de celles de Coface France qui pour leur part portent sur l’historique des relations de l’entreprise brésilienne avec les exportateurs français. Enfin, nous nous appuyons sur une équipe de 15 économistes basés en France et à l’international dont l’expertise nous permet d’avoir une approche duale en termes de risques. Nous croisons ainsi les données macroéconomiques avec les données microéconomiques et sommes en mesure de faire des analyses précises en termes de risques sectoriels, pays par pays.

Votre organisation à l’international présente-t-elle des atouts en termes de recouvrement de créances ?

De par notre proximité avec les débiteurs et notre connaissance des règles juridiques et des pratiques commerciales locales, nous sommes en effet aussi en mesure d’adapter nos procédures de recouvrement de créances pour les rendre le plus efficace possible. Alors que dans certains pays, le recours aux procédures judiciaires est inévitable, dans d’autres, la négociation amiable est systématiquement privilégiée.

Dans la même rubrique

Réglementation sur la facturation électronique : freins et opportunités

Les intervenants : Olivier Taligault, global mandate program lead, Basware - Mélanie...

Facturation électronique : un défi de conformité mondiale

Au-delà de la France, de nombreux pays en Europe et dans le monde légifèrent autour de la...

Facture électronique : un report qui n’arrange pas forcément tout le monde

Si les premiers reports (2021, puis 2023) étaient au bénéfice des entreprises avec un délai...

Voir plus

Chargement en cours...

Chargement…