Décarbonation

Comment décarboner le transport routier en Europe ?

Publié le 28 avril 2025 à 15h34

Arnaud Lefebvre    Temps de lecture 2 minutes

En Europe, le secteur des transports est à l’origine d’environ 30 % des gaz à effet de serre rejetés. Pour atteindre l’objectif de neutralité carbone à horizon 2050, l’effort devra être général. « Nos voitures particulières représentent à elles seules plus de la moitié de ces émissions », informe en effet Sandrine Henry, de l’association AVEM. Alors que le Vieux Continent s’est doté de politiques ambitieuses dans ce domaine, la tâche n’est guère aisée. « Décarboner coûte cher, pointe d’emblée Yann Colin, du groupe Bert&You. Or il y a un enjeu de rentabilité pour l’ensemble des entreprises concernées par le transport routier, et notamment les transporteurs qui affichent des marges très faibles. Investir sans accompagnement, quel qu’il soit, est presque impossible. »

Divers types de fonds

Cet impératif de décarbonation du transport routier peut passer par différents leviers. Par exemple, l’électrification du parc de véhicules fait partie de la palette de solutions, d’autant que, « globalement, le camion électrique ne revient pas plus cher que le camion roulant au diesel », avance Nicolas Bach, d’Inthy, avant d’ajouter que la technologie permet aujourd’hui aux véhicules lourds de rouler plus de 500 km avec une recharge. Parallèlement, l’hydrogène est appelé à monter en puissance, même si son coût élevé demeure un frein. Quelles que soient les innovations déployées, l’accès au financement sera, à l’aune des investissements nécessaires, déterminant pour soutenir la transition du secteur. Cela tombe bien. « Sur la partie privée, il existe des fonds de tous genres : des fonds venture pour financer les start-up – mais il n’y a pas beaucoup de deals dans le transport routier sur ce segment –, des fonds de croissance qui typiquement pourraient investir dans des transporteurs pour les accompagner dans leurs investissements et dans leur verdissement – il y a eu beaucoup de deals en Europe durant les quatre dernières années –, et des fonds d’infrastructure », énumère Prune des Roches, d’Andera Partners. Du côté des dispositifs publics, des mécanismes de financement existent également, mais ils manquent pour certains de lisibilité et n’offrent guère de garantie quant à leur caractère pérenne ou non. Dans ce contexte, le défi reste donc entier. 

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