Les besoins de financement liés au climat dans les pays en développement et émergents sont considérables.
« Ils représentent environ 2 500 milliards de dollars par an, soit 45 % des objectifs d’investissement mondiaux », évalue Emilie Maehara, du Sustainable Finance Observatory. Or, entre la situation financière dégradée de certains de ces Etats, le niveau de risque élevé des projets ou encore l’instabilité politique, les acteurs peuvent éprouver des difficultés à collecter les fonds nécessaires.
Davantage de données accessibles
Il n’empêche, des dynamiques positives sont enclenchées. Déjà, la part des pays émergents dans le stock mondial d’obligations vertes (green bonds) a plus que doublé en trois ans, « pour monter à 40 % » selon Michael Israel, d’IVO Capital Partners. Ensuite, de multiples solutions existent pour protéger les investisseurs contre les risques (politiques, financiers, changes…). De quoi contribuer à rendre les couples rendement/risque parfois très attrayants. « On voit l’intérêt d’investir d’un point de vue financier dans les pays émergents, ne serait-ce qu’au niveau du surcroît de rendement et de la diversification que cela peut apporter au sein d’un portefeuille », insiste Kamel Omar, chez Allianz France. En outre, « de plus en plus de données sont disponibles quant aux risques encourus », rapporte Erwin Houbrechts, de PGB Pensioendiensten. Enfin, les opportunités d’investissement peuvent prendre diverses formes, plus ou moins risquées : obligations vertes ou bleues (blue bonds), actions cotées, private equity, dette privée… « Au sein des pays émergents, on retrouve encore un gisement assez intéressant de project bonds », apprécie notamment Michael Israel, ces derniers portant sur des projets « qui apportent beaucoup de visibilité à l’investisseur ».