Vent mauvais pour les acteurs de la climate tech, ce segment qui regroupe les start-up opérant dans les domaines de la décarbonation, des énergies renouvelables, de l’efficacité énergétique ou encore de la gestion de l’eau et des déchets. Tandis que l’administration Trump s’est engagée dans le démantèlement de l’action climatique des Etats-Unis, l’UE vient de remettre en cause, via son train de mesures Omnibus, certaines avancées de son Green Deal. A cela s’ajoute du reste un autre mauvais signal : la récente faillite du Suédois Northvolt, pionnier européen dans le secteur des batteries pour les véhicules électriques.
Dans cette industrie, « le facteur d’échelle est une notion importante », rappelle Pauline Plisson, de Naldeo Technologies & Industries. Or, malgré ces signaux négatifs, les perspectives n’en restent pas moins porteuses pour la climate tech, eu égard à la succession de perturbations et de catastrophes naturelles induites par le réchauffement climatique. « Puisque nous n’avons pas de planète B, il y a un intérêt collectif à faire réussir ces initiatives », justifie Marc Germanangue, de Zenon Research. L’opportunité est d’autant plus grande que, derrière les quelques échecs et difficultés de certaines jeunes pousses, les succès sont nombreux : Waga Energy, Bobine, Water Horizon, Materrup, Sweetch Energy, Néolithe… Et si, depuis plusieurs mois, l’IA révolutionne de plus en plus l’écosystème, « la low-tech a aussi toute sa place », estime Pauline Plisson. Quoi qu’il en soit, « investir dans la climate tech est aussi un devoir », insiste Karine Vernier, d’InnoEnergy, qui met en avant un enjeu de souveraineté. Mais c’est là que le bât blesse : dans le cadre de sa récente levée de fonds de 60 millions d’euros, la start-up française GravitHy, qui propose un acier décarboné, n’a par exemple attiré aucun investisseur hexagonal ! « Nous avons un trou dans la raquette en France ; les initiatives industrielles majeures ne trouvent pas de solutions financières », regrette Karine Vernier. Outre les financiers, les groupes industriels ont, eux aussi, un rôle central à jouer dans le développement des climate techs, notamment via la sécurisation des débouchés commerciaux.