Climat

La « corporate sustainability » évolue : le rôle grandissant des entreprises dans la lutte contre le dérèglement climatique

Publié le 28 avril 2025 à 16h48

Anne del Pozo    Temps de lecture 2 minutes

En France, 90 % des entreprises comptent moins de 50 salariés. « Ces entreprises ne se sont clairement pas emparées de la CSRD et de l’Omnibus du 26 février, explique Jean-Philippe Daull, président-directeur général du Groupe Candor et président du Medef Normandie. Elles sont beaucoup plus préoccupées par la conjoncture économique, leur pérennité et leur trésorerie ». « Côté marché financier, on s’adresse à des investisseurs et à des entreprises cotées, donc le point de vue est un peu différent, ajoute Ludivine de Quincerot, responsable de l’investissement durable et de la gestion diversifiée chez Rothschild & Co Asset Management. Pour rappel, la réglementation a eu pour vertu de faire de la finance le bras armé pour orienter les flux vers les actifs durables. Si l’intention est bonne, l’exécution a été catastrophique. Ce qui se passe sur le front de la réglementation, notamment avec Omnibus, devrait permettre un retour à davantage de pragmatisme. » « Dans le changement, en général, les consommateurs et les investisseurs ont aussi un rôle à jouer et sont à cet effet soutenus par les reportings comme la TCFD, la TNFD, la SBTi, le CDP », indique Julien Foll, recherche ESG & engagement, Amundi.

La sustainability sur le terrain

« Depuis plusieurs années, le Medef est très engagé sur le sujet de la sustainability, ajoute Jean-Philippe Daull. Il a notamment pour vocation de faire en sorte que les réglementations européennes soient les plus simplifiées possible et d’accompagner les chefs d’entreprises sur tous ces sujets pour qu’ils s’emparent par exemple de la CSRD. » « Ce qui se passe dans les grandes entreprises cotées a un impact sur l’ensemble de la chaîne de valeur jusqu’aux petites entreprises qui sont au niveau régional, poursuit Ludivine de Quincerot. L’appropriation de la corporate sustainability par les sociétés dans leur stratégie cœur, afin de créer à terme de la valeur, d’être rentables et d’être attractives auprès des investisseurs, est importante. » « Le rôle des financiers est également important, indique pour sa part Julien Denormandie, chief impact officer, Sweep. Il faut accepter d’avoir une rentabilité du capital et non des entreprises qui soit inférieure à celle qu’elle est aujourd’hui, dès lors qu’elle va prendre en compte le capital humain, mais aussi environnemental et les biens communs. » 

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