Alors que le monde est confronté, aujourd’hui plus que jamais, à des changements radicaux « qui vont déterminer les investissements à long terme, il importe de bien les appréhender », insiste Hubert Rodarie, président de l’AF2i. Promettant une fin d’année 2025 riche en matière de publications de travaux de la part de l’association, ce dernier identifie deux thèmes qui devraient revêtir une importance croissante dans les mois qui viennent. C’est d’abord le cas du « S » (social) de l’ESG, « l’enjeu étant d’établir un système qui améliore les conditions de vie du plus grand nombre », déclare Hubert Rodarie. La seconde thématique dans l’air du temps a trait au nucléaire, dans un contexte où l’Europe a besoin d’accéder à une énergie illimitée et à bas coût. « Dans ce cadre, l’AF2i travaille sur le lien entre le nucléaire et l’ESG », précise son président.

Commission Investissement responsable : de nombreuses initiatives

L’actualité de la commission Investissement responsable a ensuite été passée en revue. Celle-ci a été marquée l’an dernier par le lancement de l’initiative Fonds Objectif Biodiversité, dans le sillage de celle lancée quelques années plus tôt sur le climat. Après la constitution d’un tel véhicule pour la sphère cotée, un deuxième va prochainement voir le jour pour l’univers non coté. « Avec une taille cible de 150 millions d’euros, le fonds sera axé sur les solutions apportées en vue de la préservation et de la restauration des écosystèmes », précise Joël Prohin. Ce dernier est également revenu sur le « Lab actionnarial », une nouveauté de l’AF2i permettant aux institutionnels d’échanger en direct avec des dirigeants de grands groupes, ainsi que sur les réflexions en cours de deux groupes de travail. Le premier, consacré justement à l’ESG et au nucléaire, examine comment investir de façon responsable dans cette filière. Le deuxième se focalise sur l’engagement obligataire des investisseurs. « Nous étudions la possibilité de mettre en place une plateforme d’engagement sur ce thème », signale Joël Prohin. En ce qui concerne le « Questionnaire ESG Article 29 » (questionnaire unifié commun multi-classe d’actifs à destination des sociétés de gestion), Jean-Bernard Ott a pointé les récents efforts de simplification, matérialisés par une diminution du nombre de questions, et l’amélioration de l’interface utilisée pour les échanges.

Commission Risques et produits  d’investissement : un nouveau groupe de travail

Pilotée par Valérie Stotzenbach et Eric Dubos, la commission Risques et produits d’investissement est, elle aussi, sur tous les fronts. L’an dernier, elle a ainsi organisé 16 ateliers sur des thèmes variés, tels que l’exposition des portefeuilles aux facteurs de risque « autocratie », l’état de santé du secteur bancaire européen, l’investissement dans les technologies de rupture… Après s’être penchée sur les nouvelles procédures d’insolvabilité et les risques exacerbés qu’elles induisent pour les porteurs non bancaires de titres de créances, cette commission vient de lancer un groupe de travail sur le thème de l’allocation stratégique. « L’objectif est de partager sur les différentes approches possibles pour gérer un portefeuille », informe Valérie Stotzenbach.

Commission Recherche : trois travaux primés

Tandis qu’un vent hostile souffle de l’autre côté de l’Atlantique, « nous devons nous abreuver de recherches et de connaissances afin de nourrir nos décisions d’investissement », martèle Jean-François Boulier, président d’honneur de l’AF2I. Dans ce cadre, trois chercheurs primés par la commission Recherche sont venus présenter leurs travaux : Léo Denis (Ecole polytechnique) sur les « organisations d’investissement »,  Alexandre Scivoletto (HEC Liège) sur « les performances, les risques et l’impact sous la propriété du private equity » et Thomas Giroux (CREST) sur la « blended finance ».

En conclusion des débats, Christian Walter, conseiller scientifique de l’AF2i, a exposé ses travaux de recherche autour de la conception des normes, avant que Philippe Dutertre, président de la commission Formation, n’insiste sur la nécessité de promouvoir les métiers de l’investissement en vue d’attirer des talents. 

En photo : Hubert Rodarie, président, Af2i