Selon les estimations des experts, 80 % à 90 % du parc immobilier de 2050 existent déjà. Dans ce cadre, sa décarbonation passera nécessairement par la réhabilitation de l’ancien. Sur le papier, la tâche n’a rien d’insurmontable. « Nous avons la technologie pour décarboner très efficacement », confirme Laurent Lavergne, d’AXA IM Alts. En pratique, la situation est toutefois plus complexe en raison non seulement de désalignements d’intérêts – tandis que les travaux financés par le propriétaire profitent au locataire, le premier peut difficilement en répercuter le coût sur le montant du loyer, strictement encadré dans des pays comme la France –, mais aussi de problématiques administratives. « Pour pouvoir rénover, nous devons parfois adresser des demandes d’autorisation auprès des Architectes des bâtiments de France (ABF) ou de leurs équivalents à l’étranger, pour qui l’enjeu de la décarbonation n’est pas au cœur des priorités », poursuit Laurent Lavergne. A cela s’ajoute enfin un autre défi, tout aussi complexe. « Pour s’assurer de l’adaptation des investissements réalisés aux changements physiques et aux aléas environnementaux futurs, il faut pouvoir se projeter, ce qui implique de savoir utiliser les informations disponibles », prévient Stefano Bonelli, d’AXA Climate.
Une version 2 du Label ISR Immobilier en préparation
Pour apporter leur pierre à l’édifice, les investisseurs peuvent s’appuyer depuis 2020 sur le « Label ISR Immobilier » afin de sélectionner les fonds immobiliers (SCPI, OPCI, FIA) ambitieux dans ce domaine. Une forme de certification qui pourrait prochainement évoluer. « Tandis que la double matérialité est clé, il faut une meilleure prise en compte de la rénovation des parcs existants », informe Yves Dieulesaint, de l’IEIF et membre du Comité du Label ISR, qui précise qu’un groupe de travail planche actuellement sur une version 2 du Label ISR Immobilier.