Représentant aujourd’hui 17 % des émissions de gaz à effet de serre de la France, le secteur industriel a réduit son empreinte carbone de près de moitié depuis les années 1990. Un constat qui s’explique en partie par le mouvement de désindustrialisation observé sur la période, « mais aussi par les efforts importants réalisés par les industriels », insiste Aurélie Picart, du Comité stratégique de filière Nouveaux Systèmes Energétiques. Pour entretenir cette dynamique, les entreprises ont pu, et peuvent toujours, actionner différents leviers. « Solution généralement la plus efficace et la moins onéreuse, la recherche d’efficacité énergétique doit être le premier réflexe », avance Arnaud Susplugas, de Kyotherm, qui identifie comme autres démarches vertueuses « la décarbonation de l’énergie thermique, l’électrification, le recyclage de matières appelées à être réincorporées dans le process, la séquestration et/ou la réutilisation de carbone, et l’hydrogène ». A noter que ces deux derniers leviers n’en sont qu’à un stade de développement émergent.
De nouvelles sources de financement
Sensible aux enjeux RSE et à son impact environnemental depuis sa création, le groupe Lemoine, pour sa part, en a mis en œuvre plusieurs, « allant des actions de formation des équipes à l’optimisation de nos process, en passant par la récupération de la chaleur dégagée par nos machines », explique Jeanne Lemoine, sa dirigeante. Dans ce domaine, cette ETI tire également profit de sa stratégie industrielle, consistant historiquement à travailler avec des fournisseurs locaux et à s’implanter à l’étranger, au sein ou à proximité des marchés où elle est présente commercialement, pour limiter les émissions de CO2 afférentes au transport. Tandis que la plupart de ces initiatives ont un coût, les entreprises peuvent compter sur une offre de financement élargie. « Outre les dispositifs publics (subventions, aides remboursables…), elles peuvent avoir accès à des crédits bancaires, à des obligations mais aussi à des solutions innovantes, comme le tiers-investissement qui permet aux industriels de financer leur transition sans mobiliser leur capital », constate Laurence Martinez-Bellet de Watson Farley & Williams. De fait, cette technique consiste à faire financer tout ou partie d’un investissement par un tiers, qui va ensuite se rémunérer, notamment sur la base des économies d’énergie réalisées. λ