«La protection de la biodiversité passe par une meilleure utilisation des services que nous apporte la nature et par le fait de ne pas les contrecarrer, rappelle Joël Prohin, directeur de la gestion des placements, Caisse des Dépôts. Il s’agit d’une matière polymorphe qui, pour un investisseur institutionnel, est susceptible d’approches diverses, non contradictoires, bien souvent complémentaires, mais qui sont primordiales par rapport au futur que nous voulons laisser. » « Selon l’IPBES, la moitié du PIB mondial, voire la totalité du PIB mondial, reposerait sur la bonne santé de la biodiversité, ajoute Matthieu Delabie, coordonnateur biodiversité finance et instruments économiques, Office français de la biodiversité. Or, la finance à impact ne représente que 2 % aujourd’hui. Non seulement on rémunère mal ce capital, mais en plus, on l’altère alors qu’il soutient l’économie mondiale. Le législateur a donc proposé aux acteurs de la finance qu’ils participent à la réorientation des flux en faveur d’une économie résiliente ».
Quels mécanismes de mesure ?
Tout récemment, les États se sont finalement mis d’accord sur des mécanismes de mesure du suivi des progrès en matière de biodiversité. « Nous avons des calculs grâce au Global Biodiversity Score mis en place par CDC Biodiversité, qui reposent sur des modèles, explique Joël Prohin. Nous entendons en améliorer la partie qualitative avec la méthode LIP. » « Greenscope accompagne également des acteurs financiers dans l’évaluation des impacts et dépendances liés à la biodiversité, en s’appuyant sur des méthodologies reconnues pour mesurer les risques systémiques et concrets sur les services écosystémiques », indique Jean-Emmanuel Challan Belval, CEO et co-fondateur de Greenscope. « De nouveaux outils sont en réflexion, comme les crédits nature portés par l’Union européenne et en France », conclut Matthieu Delabie.