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Société Générale Assurances – L’épargne salariale au service de la retraite

Publié le 22 mars 2022 à 16h22

Ingrid Labuzan    Temps de lecture 8 minutes

Dans les dispositifs collectifs, le plan épargne entreprise (PEE) demeure aujourd’hui encore bien plus répandu et apprécié que le plan épargne retraite (PER), par les entreprises comme par les salariés. Pourtant, l’épargne salariale constitue un cadre idéal pour se constituer un revenu complémentaire pour la retraite, comme l’explique Société Générale Assurances, acteur majeur du marché de l’épargne entreprise.

Un paradoxe à résoudre, telle est l’impression qui se dégage de l’étude de Société Générale Assurances et Fidelity International menée par InsightAM, intitulée « Quelle place pour l’entreprise dans la préparation à la retraite de ses salariés ? » (1). A la question « quel est, selon vous, l’objectif principal de l’épargne salariale ? », la première réponse donnée, par 56 % des participants, est la constitution d’une épargne retraite, devant celle d’une épargne de précaution et l’acquisition d’une résidence principale. « Nous en étions les premiers étonnés, relate Frédéric Barroyer, directeur de l’Epargne dans l’Entreprise chez Société Générale Assurances. Il faut savoir en effet qu’environ 30 % des sommes versées dans le cadre de l’épargne salariale sont perçues immédiatement et 70 % sont investies. L’essentiel de ces 70 % est placé sur les PEE et non sur les PER des épargnants. »

Il faut sans doute voir dans le résultat de ce sondage un signe de la prise de conscience de l’enjeu de la préparation individuelle de sa retraite. « Les thématiques de la retraite, du partage de la valeur avec la participation et l’intéressement, étaient bien parties pour être au cœur des débats de la présidentielle », confirme Frédéric Barroyer. L’intérêt pour l’épargne retraite est donc bien là et, depuis la loi Pacte et le PER, l’offre a été rationnalisée. « Sans doute faut-il maintenant renforcer l’accompagnement des salariés et mieux faire connaître les avantages du PER », en conclut le représentant de Société Générale Assurances.

Un produit taillé pour l’épargne retraite

Dispositif clé de la loi Pacte, le PER a vocation à remplacer les anciens produits d’épargne retraite, tels que le PERCO, le PERP, le Madelin ou encore l’Article 83. Outre le défi que représente le transfert depuis ces anciens dispositifs, la conquête de nouveaux clients et épargnants faisait également partie des objectifs. D’où l’idée de parer le PER de vertus que n’avaient pas les anciens dispositifs.

« Parmi les innovations notables du PER : la possibilité de sortir en capital et non plus en rente. Or les épargnants français préfèrent nettement le capital à la rente », explique Frédéric Barroyer. Autre amélioration sollicitée par les épargnants, la possibilité de récupérer son épargne avant la retraite, en cas d’accident de la vie ou d’achat d’une résidence principale, ce qui n’était pas possible avec tous les ancêtres du PER.

Si ces atouts sont régulièrement mis en avant auprès des salariés, il en est d’autres moins visibles mais tout aussi importants, tels que la possibilité d’orienter la participation et l’intéressement vers le PER, ainsi que les jours issus du compte-épargne temps. De quoi faire croître plus rapidement les encours de l’épargnant. « J’y vois aussi une occasion de promouvoir la constitution d’une épargne retraite au sein d’une population plus jeune. Or, on sait que bénéficier d’un horizon d’investissement de très long terme constitue un réel avantage en matière de performance. Sans oublier le fait qu’effectuer des versements réguliers lisse les seuils d’entrée sur le marché et réduit les risques. » Horizon de long terme et versements réguliers, idéalement mensuels, a minima annuels : il ne manquait plus à la gestion qu’à s’adapter. C’est chose faite avec la gestion pilotée du PER, qui ajuste l’exposition de l’épargne aux actifs risqués en fonction de l’horizon de la retraite. « Le choix de gestion par défaut est porté sur un profil de risque équilibré, qui privilégie donc les unités de compte, contrairement au PEE, qui reste trop souvent investi en fonds monétaires. Or, on sait que 90 % des salariés ne modifient pas le choix fait par défaut pour leur épargne retraite », souligne Frédéric Barroyer.

Accélérer l’adoption du PER

Surprenant donc, compte tenu de l’adéquation entre les préoccupations des épargnants français et le fonctionnement du PER, que celui-ci ne soit pas plus répandu ou plus alimenté. Selon l’étude menée par Société Générale Assurances et Fidelity International, seuls 27 % des épargnants y feraient en effet des versements volontaires. Pourtant, la législation permet aux entreprises de verser un abondement deux fois plus élevé sur un PER que sur un PEE. Une opportunité qu’il est dommage de ne pas pleinement exploiter, souligne Frédéric Barroyer, qui estime qu’un travail de pédagogie doit être mené auprès des employeurs et des salariés.

« C’est à nous de leur apporter du contenu pédagogique, de les accompagner dans des moments clés de l’année, par exemple lorsque approchent les échéances fiscales, ou de nous adapter à leurs tranches d’âge et préoccupations. » Il considère également que réduire le nombre de fonds proposés dans les dispositifs d’épargne salariale serait bénéfique. Face à une offre pléthorique de fonds – aux noms souvent trop complexes – l’épargnant a tendance à opter pour le support le plus sécurisé.

Enfin, le coup d’accélérateur dont le PER a encore besoin pourrait bien être obtenu grâce à un régime fiscal plus favorable. Le directeur de l’épargne dans l’entreprise suggère notamment d’abaisser encore le forfait social (passé de 20 % à 16 % via la loi Pacte) qui porte sur les sommes épargnées sur les dispositifs de retraite collective. « Les gains seraient partagés entre l’entreprise et le salarié. Tous deux auraient alors intérêt à favoriser ce dispositif. » 

1. « Enquête publiée dans son intégralité en juin 2022, basée sur un échantillon de 1 005 personnes issues du Panel Opnionway salariés en entreprise, interrogées en février 2022. »

Questions à…Frédéric Barroyer, directeur de l’Epargne dans l’Entreprise, Société Générale Assurances

Frédéric Barroyer dirige les activités d’Epargne dans l’Entreprise chez Société Générale Assurances depuis 2020. Après avoir occupé plusieurs fonctions dans la division asset management du groupe Société Générale, il est nommé en 2009 responsable pays pour Société Générale Securities Services (SGSS) en Allemagne et en 2014, directeur général de SGSS S.p.A. en Italie. Il rejoint Société Générale Assurances en janvier 2020.

Quelles solutions proposez-vous en matière d’épargne en entreprise ?

Nous nous sommes structurés après la loi Pacte pour couvrir l’ensemble des dispositifs d’épargne salariale et retraite, avec des produits d’assurance ou des comptes-titres, déclinés sous la forme de PER obligatoires, collectifs ou universels. Les entreprises ont encore aujourd’hui des dispositifs retraite très variés, comme le PERCO, les Articles 82 ou 39, parfois aussi de l’actionnariat salarié. Il nous semblait capital de pouvoir accompagner l’ensemble du panel. Capital également de pouvoir proposer des offres adaptées à des sociétés de tous secteurs et de toutes tailles. A ce propos, nous accompagnons aujourd’hui plus de 20 000 entreprises pour une épargne cumulée de 26 milliards d’euros d’épargne salariale et retraite.

Quels produits d’investissement proposez-vous au sein de ces dispositifs ?

Nous avons noué un partenariat avec Fidelity International pour équiper les grandes entreprises en solutions d’épargne salariale. Ce leader mondial de l’épargne entreprise dispose d’une importante expérience, notamment sur le marché américain. En termes d’investissement, cela se traduit par une expertise qui couvre toutes les zones géographiques, or nous voulions justement proposer autant de relais de performance que possible à l’investisseur. Dans cette optique, notre gamme comporte bien entendu des fonds actions, obligations et diversifiés.

L’objectif, avec Fidelity International, est bien de fournir une gestion de conviction, active, qui bénéficie de l’expertise de leur équipe de 180 analystes. Nous avons resserré notre gamme de FCPE autour de neuf fonds, dont un fonds « solidaire » ou encore un fonds thématique, sur le traitement de l’eau et des déchets. L’ESG est également une composante essentielle de la gestion.

Comment accompagner au mieux le salarié épargnant dans la préparation à la retraite ?

Nous avons créé un service de coach retraite pour les salariés de nos entreprises clientes qui s’appuie sur le portail digital Sogéretraite. 

La première chose est d’expliquer simplement le fonctionnement et les composantes de la retraite et d’estimer gratuitement et de manière la plus fiable possible les revenus que le salarié devrait percevoir des régimes obligatoires et de son épargne. Ensuite, des astuces et conseils sont proposés afin d’établir un plan d’actions autour de rachat de trimestres, versements volontaires, profil d’investisseur... Enfin, le salarié peut également contacter un expert de la retraite pour aller plus loin. 

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