Qu’ils soient privés ou publics, les acteurs sont unanimes : la transition écologique ne pourra être menée à bien qu’en présence de data.
« Sans numérique et sans donnée, pas de déploiement des énergies renouvelables, pas de développement du covoiturage, pas de traçabilité sur la gestion des déchets ou de suivi fin des produits phytosanitaires, pas de prise en compte des espèces protégées dans la décision d’urbanisation, pas de mesures de l’empreinte environnementale des entreprises… », énumère Vincent Aït-Ammar, du ministère de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche. Le cas de Solargis, qui fournit des données sur les paramètres climatiques qui influencent la production d’énergie solaire, illustre cette importance de la data dans le déploiement de l’énergie solaire.
« Nos données sont notamment utilisées pour le financement de tels projets, par les développeurs, les exploitants et les financiers. Ces derniers sont les principaux utilisateurs parce qu’ils ont besoin de fixer les hypothèses des modèles financiers », évoque Bernard Ferrier, de Solargis.
Pour un usage frugal de l’IA générative
Même si de nombreuses informations sont aujourd’hui disponibles, les dénicher n’est toutefois pas toujours une tâche aisée. En outre, leur qualité les rend parfois peu exploitables voire non exploitables. De quoi compliquer la mission des investisseurs engagés dans une démarche responsable. « Qu’elle soit ESG ou financière d’ailleurs, la donnée sert à piloter la performance à travers des indicateurs. En tant qu’investisseur responsable, notre objectif est de nous assurer que la valeur qui est créée soit une valeur qui soit durable », rappelle en effet Renaud Serre-Lapergue, de Swen Capital Partners. Afin de faciliter l’accès aux données pertinentes et leur utilisation, la technologie joue un rôle clé, en particulier l’intelligence artificielle et, depuis quelques années, l’intelligence artificielle générative. Ce qui n’est pas sans poser de problème sur un plan écologique. « La différence de consommation d’énergie entre une requête sur Google et un prompt, c’est un ordre de grandeur de 10 fois. D’ailleurs, les Etats-Unis rouvrent des centrales nucléaires pour alimenter des data centers », pointe Caroline Jean-Pierre, de GenAI Impact, qui invite à un usage frugal de l’IA générative.