Décarbonation

Verdir les infrastructures traditionnelles : défis et opportunités

Publié le 28 avril 2025 à 15h44

Arnaud Lefebvre    Temps de lecture 3 minutes

Essentielles d’un point de vue tant économique que social, les infrastructures que constituent les routes, les ponts, les réseaux énergétiques ou encore les ports et aéroports figurent aussi parmi les actifs les plus émetteurs en CO2 et les plus consommateurs en ressources naturelles. Afin d’accélérer la transition écologique, il importe donc de les moderniser et de les décarboner, pointe d’emblée Sandra Hahn Duraffourg, d’Infravenir. Un défi qui suppose le développement de « solutions innovantes et durables ». Pour Haropa Port, ensemble portuaire et premier hub logistique de France, il s’agit d’une nécessité, alors que le transport maritime de marchandises est appelé à s’envoler dans les prochaines années. « Aujourd’hui, 50 % de nos investissements concernent peu ou prou cette problématique de décarbonation », expose ainsi Christophe Berthelin directeur général adjoint en charge des finances et de la comptabilité, Haropa Port.

Des freins persistants

Dans ce domaine, des réponses émergent, à l’instar des systèmes d’électrification des quais pour recharger les batteries des bateaux et des matériaux décarbonés. Concernant le transport routier, une expérimentation est en cours dans l’Essonne. « Il s’agit de bobines installées sous la chaussée et qui permettent aux véhicules, notamment aux camions, de se recharger en roulant dessus », fait remarquer Alexandra Bournazel, de Vinci. Problème, le coût de ces solutions mais également la réglementation freinent parfois le déploiement d’innovations. « Concernant les bétons bas carbone, nous ne pouvons pas nous en servir partout comme on le voudrait, même si les tests sont probants », illustre Alexandra Bournazel. Sur le plan du financement de ces technologies (plus) vertes, en revanche, les voyants sont globalement au… vert. « Du fait de leurs caractéristiques intrinsèques (actifs essentiels à l’activité économique et à la vie citoyenne, actifs de long terme, revenus en général contractualisés sur le long terme qui donnent une grande visibilité, contracyclicité…), les infrastructures sont un type d’investissement très attractif pour les épargnants et pour les investisseurs de long terme », commence en effet par rappeler Charlotte Lavit d’Hautefort, d’Arkéa Asset Management. Et cette dernière d’insister sur le fait que le financement des infrastructures vertes, « ce n’est pas un compromis entre la performance financière et la performance extra-financière, puisque l’on va pouvoir à la fois capitaliser sur ces atouts classiques des infrastructures et, en plus, rajouter cet impact positif sur l’environnement ». 

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