Entrant dans la catégorie des « mégatendances » selon Guy Auger, d’Andera Partners, la transition énergétique s’accompagne pour les Etats et pour les agents privés de nombreux défis, liés notamment à la souveraineté et à la compétitivité. Ces deux enjeux sont, du reste, au cœur du mix énergétique que les pouvoirs publics devront déterminer pour les prochaines décennies en vue de décarboner leurs économies. Pour ce faire, ceux-ci ont la chance de pouvoir s’appuyer sur une palette d’options de plus en plus large, comprenant par exemple le nucléaire, le solaire, l’éolien, le biométhane, la biomasse ou encore l’hydrogène.
Pas de solution unique
Pour tendre vers cet objectif de décarbonation, « l’électrification est inéluctable », considère Guy Auger. Un avis également partagé par Nicolas Rochon, de RGreen Invest, qui en appelle par ailleurs « à ne pas opposer le nucléaire et les énergies renouvelables ». Mais l’électrification des usages ne sera qu’une partie de la solution. « Au-delà du fait qu’il ne serait pas réalisable de bâtir un système tout électrique, il serait terrifiant de dépendre d’un seul réseau », souligne Isabelle Kocher, de Blunomy. En outre, l’allocation du mix énergétique ne peut être unique. « Dans la mesure où les problématiques sont diverses entre les pays, on ne peut pas ne pas faire de sur-mesure », confirme en effet Laurent Chatelin, d’Eurazeo. Et Isabelle Kocher d’abonder : « Il importe de coller à la réalité des territoires. »
Un champ d’opportunités élargi
Quels que soient les choix énergétiques privilégiés par les gouvernements, « on ne résoudra pas la question de la transition avec des subventions », prévient d’emblée Nicolas Rochon. Dans ce contexte, le rôle des fonds d’investissement sera donc central, qu’il s’agisse d’investir au niveau des actifs (sociétés ad hoc, SPV) ou directement au capital des développeurs. « Nous sommes là pour aider les entrepreneurs à passer à l’échelle », relève Laurent Chatelin qui, tout en insistant sur le besoin de stabilité réglementaire, pointe « des opportunités d’investissement historiques dans les infrastructures ». Sur la même ligne, Guy Auger fait quant à lui état d’« une profondeur de marché énorme », tandis que Nicolas Rochon rappelle que « le secteur de la transition énergétique, en plus d’offrir de la visibilité, est aujourd’hui le plus profitable ».