À mesure que les chaînes logistiques mondiales s’allongent pour devenir plus rentables, elles deviennent aussi plus vulnérables, pouvant ainsi fortement perturber le commerce. Or, l’IA pourrait identifier ces vulnérabilités pour concevoir des solutions.
Points clés
- La résilience jusqu'ici impressionnante de l'activité économique de part et d’autre de l’Atlantique – qui a joué un rôle majeur dans l'accélération du resserrement des banques centrales – montre ses premières fissures.
- Nous présentons nos scénarios macroéconomiques révisés en ce milieu d'année. Notre scénario central est celui d’un atterrissage gérable, mais encore douloureux.
- Une stabilité des marchés obligataires est un préalable à une reprise des marchés en général.
- Les risques qui pèsent sur la croissance restent le principal défi pour les investisseurs en actions.
- Les valorisations s'améliorent sur tous les marchés, mais les perspectives à court terme restent incertaines.
Nos scénarios macroéconomiques à mi-année
L'impressionnante résistance de l'économie jusqu'à présent de part et d’autre de l’Atlantique a été un facteur déterminant de la volonté des banques centrales de durcir leur position pour lutter contre le pic d'inflation. En effet, si les« forces auto-stabilisatrices » habituelles – par exemple, un ralentissement de la consommation provoqué par la hausse des prix – ne se manifestent pas, alors la réserve fédérale américaine (Fed) et la Banque Centrale Européenne (BCE) ressentiront encore plus le besoin de poursuivre leurs hausses de taux. Or c'est précisément au moment où cette nouvelle détermination est communiquée que des signes de décélération apparaissent. Les indices PMI plus faibles que prévu pour le mois de juin aux Etats-Unis et dans la zone euro, ainsi qu'une deuxième estimation moins inquiétante des prévisions d'inflation des consommateurs américains dans l'enquête du Michigan pour le mois de juin, ont déclenché une – rare – révision à la baisse des attentes du marché concernant la trajectoire des Fed Funds. En outre, sans nouvelle flambée de Covid en Chine pour l'instant, l'économie mondiale pourrait éviter une autre source de pression inflationniste du côté de l'offre, par le biais du prix des produits manufacturés. Enfin, les cours du pétrole se sont quelque peu assagis.
Tout cela nous permet de mieux nous situer, en ce milieu d’année, dans l’appréciation des risques qui fonde nos prévisions. Un atterrissage gérable mais néanmoins douloureux constitue notre scénario de base, auquel nous attribuons une probabilité de 60%. En 2023, la croissance du PIB aux Etats-Unis et dans la zone euro devrait être inférieure aux prévisions actuelles de leurs banques centrales respectives (1,2% contre 1,7% pour les Etats-Unis et 0,7% contre 2,1% pour la zone euro), car le resserrement des conditions financières induit par le marché et les forces d'auto-stabilisation s'ajouteraient à l’effet du resserrement de la politique monétaire. Ces moyennes annuelles seraient cohérentes avec un PIB trimestriel en contraction ou au bord de la contraction au tournant de l'année. La perte de dynamique de croissance serait suffisante pour entraîner une décélération de l'inflation sous-jacente sans obliger les banques centrales à procéder à tous les resserrements qu'elles ont communiqués ces derniers temps. La Fed serait « stoppée » à 3,25%, en dessous des 3,4% fin 2022 et 3,8% fin 2023 qui figurent dans leur « dot plot » actuel. La BCE pourrait laisser son taux de dépôt sur la borne inférieure de la « fourchette neutre » (c'est-à-dire vers 1%). Nous verrions alors le rendement des obligations du trésor américain à 10 ans vers 3,15% à la fin de 2022, et le rendement du Bund, les obligations allemandes, de même maturité vers 1,5%.
Nous verrions deux risques symétriques autour de ce scénario de base. Premièrement ...