Depuis le début de la crise de Covid-19, les groupes composant le SBF 120 ont comptabilisé 23 milliards d’euros de dépréciation sur leurs écarts d’acquisition (13 milliards en 2020 et 10 milliards au 30 juin 2021). Cette perte de valeur constatée entre le 30 juin 2020 et le 30 juin 2021 est plus importante que celles constatées au cours des quatre exercices précédents.
La corrélation directe entre la crise et le niveau de dépréciation doit être nuancée, d’autant plus que, dans le cadre de la préparation des arrêtés 2020 et 2021, les institutions et instances professionnelles s’étaient accordées pour conclure que cette pandémie ne représentait pas individuellement un indice de perte de valeur. Parallèlement, ces mêmes organisations professionnelles ont fait part de recommandations sur la mise en œuvre des tests de dépréciation en période de crise. Avec le recul dont nous disposons aujourd’hui, ces recommandations ont-elles été suivies et, si cela est le cas, avec quelle ampleur ?
De manière générale[1], la pratique des tests de dépréciation n’a pas évolué de manière drastique entre le début de la crise de Covid-19 et aujourd’hui. Les communications financières étudiées restent pour beaucoup d’entre elles relativement silencieuses sur les indicateurs de perte de valeur, qu’il s’agisse de leur définition ou de la justification de leur absence, et par voie de conséquence de la non-réalisation de tests de dépréciation.
Dans la lignée du constat précédent, on dispose également de peu de détails sur les approches méthodologiques retenues, notamment dans les cas où les émetteurs ont pris en compte les marges de manœuvre disponibles sur les actifs les plus sensibles. Par exemple, la réalisation d’un test de dépréciation simplifié basé sur des données initiales dégradées ou bien la prise en compte de révisions budgétaires complètes ne font pas l’objet...