Trois ans après son émission inaugurale en renminbi à Hong Kong, Air Liquide s’est tourné vers les investisseurs obligataires présents sur la place taïwanaise, une première pour une entreprise non domestique.
Air Liquide conforte son statut de pionnier sur le marché du renminbi. Figurant déjà parmi les premiers groupes internationaux à avoir placé des obligations «dim sum» à Hong Kong, fin 2011, la société vient de boucler une émission obligataire à Taïwan. Il s’agit d’une démarche inédite, aucune entreprise non domestique n’ayant jusqu’alors émis de «Formosa bond» ! Une prouesse dont se réjouit la direction financière d’Air Liquide, tant la place taïwanaise présentait pour elle un intérêt stratégique.«Afin de financer plusieurs projets industriels en Chine continentale, qui nécessiteront plusieurs années avant de générer des cash-flows, nous cherchions à lever des fonds sur une échéance longue, explique Jacques Molgo, directeur financements et trésorerie groupe d’Air Liquide. Or, il est rare d’obtenir des maturités supérieures à cinq ans pour des emprunts en renminbi, que ce soit auprès des banques ou des investisseurs sur les marchés de capitaux. Taïwan constitue à ce titre une exception, car la présence de gros assureurs vie permet d’y émettre à plus long terme.»
La réglementation assouplie courant 2014
Jusqu’à récemment, la réglementation taïwanaise empêchait toutefois les groupes étrangers d’en profiter. «Historiquement, la régulation taïwanaise limitait les marges de manœuvre des investisseurs pour souscrire des titres d’émetteurs non domestiques, rappelle Jean-Philippe Brioudes, directeur au sein du département marchés de dette et de capitaux de HSBC France. Mais afin de renforcer l’attractivité de la place, le...