Le dispositif de réassurance publique «Cap Relais», mis en place en juin pour contrer la vague de désengagements massifs des assureurs-crédit, a répondu aux attentes des entreprises et des assureurs. Mais malgré son succès, le prolongement de cet outil semble incertain.
Le dispositif «Cap Relais», dont l’échéance est prévue le 31 décembre prochain, sera-t-il prolongé ? Les entreprises le souhaiteraient. Et pour cause : au printemps dernier, plusieurs d’entre elles avaient vu leurs assureurs-crédit réduire leurs couvertures. Face à cette situation, le gouvernement avait d’abord redéployé des dispositifs d’assurance-crédit utilisés lors de la crise financière de 2008 (Cap, Cap+ et Cap export), que les entreprises pouvaient souscrire en cas de désengagement de leur assureur. Mais cette solution était notamment jugée trop coûteuse (taux de facturation 10 fois plus élevés que dans le cadre d’une garantie classique).
Alors, en juin, le gouvernement a mis en place une solution de réassurance publique à destination des PME et ETI, «Cap Relais», utilisable pour toutes les créances domestiques nées du 16 mars jusqu’au 31 décembre 2020. «En cas de sinistre, l’Etat couvre 75 % de celui-ci, explique Philippe Puigventos, président du cabinet de courtage Diot Crédit. En contrepartie de cette intervention publique, les assureurs-crédit devaient stopper leur désengagement et payer une prime de réassurance à l’Etat, équivalent de 30 % à 40 % de leur prime annuelle (prix facturé aux entreprises).»
Ce dispositif semble avoir porté ses fruits. «Grâce au CAP Relais, les désengagements des assureurs-crédit ont été divisés par dix depuis le mois de mai, passant de plus de 3 % des montants garantis en mai à moins de 0,5 % par mois depuis le mois de juin», observe Philippe Puigventos. Face à ce succès, Cap Relais a été étendu, fin septembre, aux grandes entreprises et aux créances à l’export.