A un peu plus de six mois de la publication des premiers reportings CSRD, les entreprises concernées semblent pour l’heure plus préoccupées par la mise en conformité avec la directive européenne que par leurs plans de transition vers un modèle plus durable. Les rapports de durabilité constitueront toutefois un outil extrêmement précieux dans la perspective de ces transformations.
« Dois-je reporter sur l’eau ? » « Quels sont les indicateurs matériels pour mon entreprise ? » « Comment construire une politique de préservation de la biodiversité ? » Alors que les premiers rapports de durabilité version CSRD seront publiés en janvier prochain, les questions fusent au sein des groupes qui y sont assujettis. Et les réponses ne sont pas toujours évidentes. « Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la première barrière à la CSRD n’est pas financière mais intellectuelle, car le sujet nécessite de gros efforts de compréhension, affirme Sébastien Mandron, directeur RSE de Worldline et administrateur au Collège des Directeurs en Développement Durable (C3D). La directive à elle seule contient environ 800 pages. Cela représente énormément de travail pour la déchiffrer, d’autant plus lorsqu’on n’a pas la compétence en interne : il n’y a en effet que 350 à 400 directeurs RSE en France pour environ 6 000 entreprises concernées par la directive. »
Sans surprise, ce sont les grands groupes qui avancent le plus vite sur ces sujets-là, tandis que les entreprises moyennes se démènent pour déchiffrer ce qui leur est demandé et rattraper leur retard. Mais dans tous les cas, le chantier de préparation bat son plein et mobilise des équipes nombreuses. « Pour cette année zéro de la CSRD, la majorité des entreprises sont encore dans une approche de mise en conformité, estime Bettina Grabmayr, analyste senior en développement durable chez Ecovadis, entreprise spécialisée dans...