Dans un contexte de forte volatilité des devises, le coût des produits de couverture s’est sensiblement apprécié, principalement en ce qui concerne les monnaies émergentes. Dans ce contexte, de nombreux trésoriers s’interrogent sur l’opportunité de se protéger contre le risque de change.
Rassurés par l’accord trouvé entre la Grèce et ses créanciers fin juillet, la plupart des directeurs financiers de grands groupes s’attendaient à un mois d’août apaisé sur les marchés. C’était toutefois sans compter sur la résurgence de craintes relatives à un ralentissement de l’économie chinoise, entretenues par la dégradation de plusieurs indicateurs financiers, ainsi que sur l’annonce surprise de la banque centrale de Chine, le 11 août dernier, d’une dévaluation de sa monnaie. «Totalement inattendue, la dépréciation du yuan a provoqué, sur fond de crise économique en Chine, un véritable cataclysme en déstabilisant toutes les classes d’actifs (actions, matières premières, etc.) mondiales, témoigne Pascale Moreau, responsable adjointe des ventes globales fixed income chez Société Générale CIB. Alors que le renminbi figurait parmi les devises émergentes ayant le mieux résisté depuis deux ans, son affaiblissement s’est notamment traduit par la réintroduction d’une forte volatilité sur le marché des changes.»
Un grand nombre de devises affectées
Fragilisés depuis 2013 par l’arrêt des injections massives de liquidités réalisées par la banque centrale américaine (Quantitative Easing), la détérioration de leur PIB et l’augmentation de leurs déficits extérieurs, les pays émergents ont ainsi vu leur monnaie nettement corrigée : la roupie indienne a par exemple perdu 3 % sur un mois face à l’euro, tandis que le peso mexicain et le rouble reculaient de plus de 5 %. Quant au real brésilien et à la livre turque, leur cours a dévissé de près de 10 % !