Face aux marques d’intérêt d’investisseurs et d’émetteurs, la Place de Paris a commencé à travailler dès 2020 sur la création de titres de créances négociables de court terme (NEU CP) à dimension ESG. Malgré la publication par la Banque de France d’une documentation cadre durant l’été 2021, ce nouveau produit n’a attiré à ce jour que trois émetteurs, parmi lesquels ne figure… aucun corporate.
Pour les entreprises en quête de liquidités, difficile aujourd’hui de passer à côté de la déferlante ESG. Sur le marché obligataire public, un tiers des montants levés revêtent désormais une telle dimension. En ce qui concerne les prêts syndiqués, plus de la moitié des nouvelles lignes de RCF intègrent également des critères RSE, d’après les banquiers. En pleine accélération sur les marchés privés (Euro-PP, dette unitranche, etc.), cette vague durable tend également à se diffuser à de nouveaux produits : crédits bancaires aux PME, programmes d’affacturage et d’affacturage inversé, dispositifs de titrisation de créances commerciales, produits dérivés de type swaps de taux d’intérêt… « La finance durable est désormais une composante structurelle des financements, et est en passe de devenir la norme généralisée ces prochaines années », en conclut ainsi Paris Europlace dans un rapport récent. Un marché continue cependant de se tenir à l’écart de cette tendance : celui des titres de créances négociables de court terme, dits « NEU CP » (ex-billets de trésorerie).
Un cadre flexible
S’ils veulent émettre des titres de créances négociables de court terme à dimension ESG, les émetteurs qui disposent déjà d’un programme de NEU CP « classique » ont le choix. Ils peuvent d’abord créer un second programme labellisé vert, social ou durable, qui « vivra » parallèlement et indépendamment au premier.
Il est également possible de créer des « compartiments » ou des « sous-programmes » pour un même émetteur. « Chaq...