Le regain de volatilité sur les marchés de capitaux provoqué par la dissolution surprise de l’Assemblée nationale s’est traduit, à ce stade, par des conséquences limitées sur les conditions d’emprunt des entreprises françaises. Mais alors que l’incertitude reste entière pour les semaines qui viennent, celles qui font face à des besoins de financement hésitent sur la stratégie à adopter.
Il est peu dire que la dissolution surprise de l’Assemblée nationale, dans la soirée du 9 juin, aura perturbé les plans de nombreuses directions financières. Anticipant un regain de volatilité sur les marchés financiers à la rentrée, dans le sillage notamment des élections présidentielles américaines du 5 novembre, celles-ci avaient en effet prévu de boucler la mise en place d’un nouveau financement d’ici à la trêve estivale (vers le 19 juillet), voire entre fin juin ou début juillet pour les sociétés cotées, juste avant le début de leur période de black-out préalable à la publication de leurs résultats semestriels. Mais pour certaines d’entre elles, il n’en sera probablement rien.
La France emprunte aussi cher que le Portugal
De fait, la décision d’Emmanuel Macron a fait l’effet d’une onde de choc sur les marchés. « Ce que détestent avant tout les investisseurs, c’est l’incertitude, rappelle un opérateur. Or force est de constater que celle-ci est aujourd’hui particulièrement forte en raison de la situation politique française ! » Ajoutée à cela la perspective de voir entrer en fonction un gouvernement dirigé soit par le Rassemblement national, soit par le Nouveau Front Populaire, dont les programmes s’annoncent pour le moins dispendieux pour des finances publiques déjà détériorées – la Commission européenne a d’ailleurs ouvert mercredi dernier à l’encontre de la France une procédure pour déficit excessif –, l’Etat français a vu en conséquence son coût de financement se renchérir sensiblement sur les marchés. Par...