En France, les tentatives de fraude envers les entreprises sont en nette augmentation. Les pirates cherchent notamment à détourner des fonds en falsifiant des factures afin d’échanger le RIB d’un fournisseur légitime contre le leur. Pour se protéger, les entreprises se tournent de plus en plus vers des outils d’intelligence artificielle (IA) capables de repérer les fausses factures.
Un rançongiciel qui bloque tout le système informatique de l’entreprise. C’est le scénario catastrophe vécu le 27 février par Harvest, éditeur français de logiciels de gestion patrimoniale. Un exemple frappant des nouvelles stratégies des fraudeurs, qui ciblent de plus en plus les entreprises en s’appuyant sur le développement des outils cyber. Dans un récent livre blanc sur la fraude en entreprise, Trustpair a interrogé un échantillon de 150 directeurs administratifs et financiers (DAF) et responsables de trésorerie d’entreprises de plus de 250 salariés pour mesurer l’ampleur du phénomène. Résultat, 64 % des sociétés interrogées déclarent avoir subi au moins une tentative de fraude en 2023 (soit + 28 % par rapport à l’année précédente) et 59 % ont vécu plusieurs tentatives. Ce chiffre grimpe même respectivement à 69 % (une seule tentative de fraude) et 63 % (plusieurs tentatives) au sein des entreprises de plus de 1 000 salariés. Dans près de quatre cas sur dix (37 % de l’ensemble des sondés), les pirates sont arrivés à leurs fins.
Le développement de la fraude au RIB
Signe du développement des cyberattaques, l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) a recensé près de 4 400 « événements de sécurité » en 2024. Mais toutes les cyberattaques ne prennent pas une forme aussi spectaculaire qu’avec Harvest. Aujourd’hui « vous avez deux risques principaux d’immobilisation d’une entreprise : le piratage (hacking) qui va faire planter tout le système informatique, et la fraude à la facture...