«A ce jour, 80 % des 1 500 entreprises adhérentes de France Digitale ont eu recours au chômage partiel.»
Quelles sont les incidences de la crise sanitaire actuelle sur les entreprises de la French Tech ?
Après l’éclatement de la bulle des valeurs technologiques en 2000 et le ralentissement économique survenu dans la foulée de la crise financière de 2007-2008, l’écosystème connaît actuellement son troisième «hiver». Les événements actuels ont ceci de particulier qu’ils provoquent un choc sur la demande asymétrique d’un secteur à l’autre. Ce choc est donc, de fait, très difficile à appréhender. Heureusement, les start-up sont relativement bien armées pour y faire face : elles disposent en effet de liquidités importantes obtenues grâce à des levées de fonds records l’an dernier, de plus de 5 milliards d’euros, tandis que les fonds de capital-risque opérant sur le marché français détiennent pour leur part des montants significatifs de capitaux non appelés – dits aussi «poudre sèche» – qui pourront être investis dans les cinq à sept prochaines années. Toutefois, la situation est susceptible de se tendre pour les structures les plus jeunes et les plus petites, notamment parce que leur horizon de trésorerie est beaucoup plus court et parce que les levées d’amorçage connaissent actuellement un net ralentissement. En outre, dans la foulée de la chute des marchés actions, des tensions à la baisse se font jour sur les valorisations des start-up, comme le montre la révision à la baisse des prix de certains tours de table récents. Il est encore trop tôt pour savoir si cette contraction va se généraliser et si elle va durer.
Le gouvernement vient de lancer plusieurs dispositifs de soutien dédié aux start-up françaises, d’un montant de 4 milliards d’euros. Etes-vous satisfait des mesures annoncées ?
La France a été le premier pays européen à mettre en place un plan...