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Couvertures euro-dollar

L’angoisse des trésoriers !

Publié le 20 février 2015 à 14h32    Mis à jour le 20 février 2015 à 19h02

Arnaud Lefebvre

La forte baisse de l’euro face au dollar a surpris les entreprises. Tandis que de nombreux importateurs ont été contraints de mettre en place des couvertures dans l’urgence, les protections souscrites il y a plusieurs mois ont pour partie pénalisé les exportateurs. La priorité des trésoriers consiste désormais à se protéger tout en conservant la faculté de bénéficier d’une évolution favorable de l’euro.

Pour de nombreux trésoriers exposés au risque de change euro-dollar, 2015 a mal démarré. Alors que la plupart des entreprises avaient tablé sur une baisse très graduelle de la monnaie unique et fixé, pour leur nouvel exercice, un cours-budget compris le plus souvent entre 1,22 et 1,26 dollar, le brusque passage de 1,22 dollar, début janvier, à 1,12 dollar, quatre semaines plus tard, a en effet pris le marché de court. «Personne n’avait anticipé un décrochage aussi rapide et violent», confirme Nathalie Buisseret, responsable des ventes de produits de change corporate chez Crédit Agricole CIB. Ce mouvement a placé certains importateurs dans une position inconfortable.

«Nous sommes pris d’assaut depuis le début d’année par des groupes qui ne s’étaient pas couverts contre une baisse de l’euro malgré des montants en jeu significatifs, pouvant aller jusqu’à 40 millions d’euros !, s’étonne Serge Assouline, directeur général de Forex Finance. Face à l’ampleur de la dépréciation récente de l’euro, ils se sont aperçus qu’ils ne pouvaient plus répercuter l’effet de change à leurs partenaires commerciaux, ce qui s’est traduit par une érosion dramatique de leurs marges.»

Bien que moins préoccupante, la situation actuelle laisse également aux exportateurs un goût amer. Alors qu’ils sont censés profiter de l’affaiblissement de la devise européenne, certains d’entre eux se trouvent pénalisés par des couvertures mises en place il y a quelques mois, à des niveaux moins intéressants qu’aujourd’hui. Ainsi, d’après des analystes, plusieurs grands groupes, comme Safran ou Airbus, pourraient ne pas bénéficier du renforcement du dollar avant 2016, voire au-delà.

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