Mis en place début 2022, mais peu utilisé à ce jour, le dispositif de place de rééchelonnement des PGE vient d’être prolongé jusqu’à la fin de l’année. D’après les projections de la Banque de France, 5 % des bénéficiaires ne seront pas en mesure de rembourser ces prêts. Or beaucoup d’entre eux hésitent à prendre les devants pour les restructurer.
Jusqu’ici, l’horizon des prêts garantis par l’Etat (PGE) reste dégagé. Comme l’a indiqué la semaine dernière la Médiation du crédit, plus de 40 milliards d’euros sur les 143 milliards octroyés ont déjà été remboursés, tandis que plus de 95 % des entreprises sur les près de 700 000 bénéficiaires remboursent à ce jour correctement le leur. Ces statistiques encourageantes n’empêchent toutefois pas les pouvoirs publics et les banques de prendre les devants. Le 25 janvier, Bercy, la Banque de France et la Fédération bancaire française ont en effet annoncé le renouvellement jusqu’au 31 décembre 2023 de l’accord de place du 19 janvier 2022 sur les rééchelonnements des PGE. Dédiée aux TPE et PME, qui ont à elles seules emprunté 106 milliards d’euros sous cette forme, cette procédure simplifiée vise à obtenir, « en cas de difficulté avérée », l’allongement du calendrier de remboursement, avec maintien de la garantie de l’Etat.
Cette reconduction est accueillie favorablement par les spécialistes du restructuring. « A plusieurs reprises, nous avons pu constater que l’intervention de la Médiation du crédit contribuait à fluidifier les discussions avec les banques qui, lorsqu’il s’agit de rééchelonner les échéances, se montrent assez ouvertes », relate Fabrice Keller, associé chez June Partners.
Moins de 600 dossiers
Jusqu’à présent, ce dispositif a pourtant été relativement peu utilisé. Alors que 598 dossiers ont été adressés à la Médiation du crédit en 2022 – essentiellement dans les secteurs de la...