Permettant aux fonds d’investissement de lever des liquidités sur la base de la valeur de leur portefeuille d’actifs, les financements sur la NAV, ou NAV financing, rencontrent un engouement croissant de la part des emprunteurs comme des prêteurs. Chez les investisseurs finaux des fonds, les limited partners (LPs), le recours à cet instrument est toutefois encore loin de faire l’unanimité.
L’instrument n’est certes pas nouveau, mais il connaît une seconde jeunesse. Apparus au début des années 2000 aux Etats-Unis, avant de traverser timidement l’Océan Atlantique, les financements sur la valeur nette des actifs (net asset value, ou NAV), dits « NAV financing » ou « NAV facilities », font en effet actuellement l’objet d’un vif engouement de la part des fonds de capital-investissement en Europe, y compris en France. Au cours des derniers mois, PAI Partners, Astorg, Capza ou encore Mirova par exemple, ont eu recours à ce type de crédits, dont la taille est calculée sur la base de la valeur du portefeuille d’actifs du fonds qui le souscrit. « En règle générale, le montant levé s’établit entre 10 et 20 % de la valeur du véhicule, même si ce plafond est parfois dépassé », signale Edouard Narboux, Managing Director d’Aether Financial Services, agent financier indépendant spécialisé dans l’exécution des transactions financières. Autre caractéristique, le prêteur dispose de sûretés, assises sur une partie des participations détenues par le fonds emprunteur. « Il peut sélectionner celles sur lesquelles il bénéficie d’une garantie », précise Pierre-Arnoux Mayoly, associé chez McDermott Will & Emery.
Des motivations diverses
La conjoncture n’est pas étrangère à cette montée en puissance du NAV financing. De fait, depuis la sortie de la crise sanitaire, l’environnement s’est détérioré pour la plupart des acteurs du capital-investissement : baisse globale de l’activité de cessions-acquisitions, sous...