Mercredi 2 octobre prochain, le nouvel indice de référence au jour le jour de la zone euro, le taux €STR, cotera pour la première fois. Même s’il remplacera officiellement l’Eonia le 1er janvier prochain, ce dernier continuera d’exister pendant encore deux ans, de manière à simplifier la transition pour les opérateurs. Les directions financières devront donc s’habituer à gérer les deux indices en parallèle durant cette période.
C’est un événement aussi rare qu’important que s’apprêtent à connaître les marchés financiers de la zone euro. A partir du 2 octobre, la Banque centrale européenne (BCE) publiera en effet les premières cotations du nouveau taux de référence au jour le jour, qui remplacera officiellement l’Eonia dès le 1er janvier 2020. Baptisé Euro short-term rate (€STR), celui-ci devrait s’imposer progressivement comme la norme dans de nombreux contrats financiers existants et futurs (financements à taux variables, swaps de taux, supports de placements de trésorerie…), avant de demeurer l’unique taux sans risque au jour le jour à partir du 1er janvier 2022, date de disparition de l’Eonia.
Pour la communauté financière dans son ensemble, cette substitution s’apparente à un véritable bouleversement. «Faire évoluer un indice utilisé dans des millions de produits est une chose, le remplacer pour un taux créé de toutes pièces en est une autre», souligne un responsable bancaire. Cette évolution n’est toutefois pas une surprise. Depuis des années, l’Eonia est considéré comme peu fiable par le régulateur et les autorités européennes (tout comme l’Euribor). Les échanges sur le marché interbancaire, qui s’étaient effondrés lors de la crise financière, n’ont pas repris ensuite, les banques continuant à douter de la santé de leurs concurrentes. A partir de 2014, cette tendance s’est poursuivie, cette fois en raison de la politique monétaire de la BCE, dont les afflux de liquidités apportées aux...