Malgré le passage de la plupart des taux de court terme en territoire négatif, les banques françaises continuent d’offrir une rémunération positive pour les dépôts de leurs clients entreprises. Cette situation pourrait toutefois évoluer si les taux interbancaires venaient à accélérer leur recul.
Face à la décision de quelques banques régionales allemandes, dès la fin 2014, et surtout d’établissements suisses, le mois dernier, d’appliquer aux dépôts de leurs clients des rendements négatifs, les sociétés françaises s’interrogent : les banques hexagonales franchiront-elles à leur tour le pas en facturant les liquidités placées chez elles ? Hypothétique il y a encore quelques mois, cette question est aujourd’hui devenue légitime sous l’effet de la politique monétaire de la Banque centrale européenne. Après avoir abaissé le taux de la facilité de dépôt, qui rémunère les dépôts des banques, à - 0,20 % en septembre dernier, l’institution de Francfort a présenté, le 22 janvier, un vaste programme de rachats d’actifs publics et privés d’un montant minimal de 1 140 milliards d’euros. Une annonce qui s’est traduite par un recul sensible des taux tant de court terme que de long terme, un grand nombre d’entre eux basculant sous le seuil de 0 % (voir encadré). En conséquence, une banque qui décide de placer ses ressources à la BCE ou de les prêter à d’autres établissements se voit le plus souvent appliquer dorénavant un taux négatif !
Les dépôts d’entreprises toujours recherchés
Dans ce contexte, quelques sociétés ont eu la surprise de voir certaines de leurs banques, essentiellement étrangères, leur proposer un rendement négatif au cours des derniers jours, quand ces dernières ne refusaient tout simplement pas d’enregistrer de nouveaux dépôts. Toutefois, de tels exemples restent pour l’instant extrêmement isolés. Et les...
