Rassurées par l’intervention de l’Etat, les banques ont largement soutenu les entreprises depuis le début de la crise, comme en témoigne la production de crédits historique enregistrée sur la période. Si les établissements bancaires assurent qu’ils continueront d’accompagner leurs clients, la dégradation de la structure financière d’un grand nombre de sociétés devrait cependant les amener à devenir plus sélectifs.
Bien qu’elle soit encore loin d’être finie, il est d’ores et déjà acquis que l’année 2020 sera historique sur le front des prêts aux entreprises. Entre janvier et juillet, l’encours global de crédits bancaires octroyés aux sociétés non financières hexagonales a bondi de 11,6 %, pour s’établir à près de 1 186,4 milliards d’euros, deux chiffres records (voir graphique). «En l’espace de quelques semaines, notre production de crédits a été équivalente à celle habituellement réalisée sur une année pleine !» illustre Houria Chaiblaine, directrice du marché des entreprises chez Société Générale. Pour les dirigeants déjà en poste lors de la précédente crise financière, le contraste est saisissant. «A l’époque, j’avais dû décrocher mon téléphone et supplier longuement mes banquiers, généralement en vain, pour qu’ils m’accordent des lignes de secours», se remémore le président-directeur général d’une ETI industrielle d’Ile-de-France. Touchées de plein fouet par la crise des subprime, les banques avaient en effet sensiblement durci l’accès aux liquidités («credit crunch»), provoquant en 2009 un recul des encours de crédits aux entreprises françaises de 2,7 %. «En revanche, lorsque la crise de la Covid-19 a commencé à toucher la France, ce sont mes banquiers qui m’ont directement appelé pour m’informer qu’ils étaient totalement disposés à répondre à mes besoins, et ce dans des délais extrêmement brefs», se réjouit ce dirigeant, qui a saisi l’occasion pour sécuriser sa trésorerie.
Un effet PGE
Un tel...