Jamais les entreprises n’ont été aussi nombreuses à constater une hausse des retards de paiement de leurs clients. Certes la loi Hamon sanctionne dorénavant les mauvais payeurs. Néanmoins, les directions financières préfèrent prendre, pour l’instant, des mesures en amont pour réduire elles-mêmes les délais d’encaissement de leurs factures.
En termes de jours de chiffres d’affaires, les créances clients des entreprises françaises se sont encore allongées en 2014. En effet, selon l’assureur crédit Euler Hermes, ces dernières devraient s’établir à 83 jours de chiffre d’affaires, soit deux jours de plus qu’en 2013, pour les grandes entreprises cotées françaises. Si cela ne se traduit pas forcément par des retards de paiement, cette évolution continue de mettre les trésoreries d’entreprises sous pression, alors que la reprise économique continue de se faire attendre. «Les entreprises n’arrivent toujours pas à renforcer leur trésorerie, et mettent encore plus de temps à régler leurs factures, regrette Eric Latreuille, président de l’association française des credit managers et conseils (AFDCC). La situation atteint un niveau critique.» En effet, selon l’étude annuelle sur les comportements de paiement des entreprises françaises menée par l’AFDCC, seulement 21 % des répondants ont constaté une diminution de leur DSO en 2014, soit le niveau le plus bas depuis que l’étude a été créée, en 2003.
En parallèle, les entreprises n’ont jamais été aussi nombreuses à observer une augmentation de cet indicateur d’une année sur l’autre. Ainsi, en 2014, la part des sociétés à avoir constaté une hausse de leur DSO s’est établie à 39 %, alors qu’elle s’élevait déjà à 32 % l’année précédente, et à 28 % en 2012. Toutefois, cette évolution ne touche pas tous les secteurs avec la même intensité. «En effet, le sentiment de voir son DSO...
