Actuellement en pleine préparation du budget 2015, les entreprises font dans l’ensemble preuve d’un optimisme modéré, comme l’illustre la progression attendue des investissements et des résultats. Pour autant, cette dynamique devrait être inégale selon les zones géographiques. En outre, une pression baissière sur les marges est redoutée par plusieurs groupes.
Casse-tête chronique à cette période de l’année pour les directions financières, la préparation du budget 2015 ne déroge pas, une fois encore, à la règle. «Comme c’était déjà le cas il y a un an, nous faisons face à un environnement économique hétérogène, qui continue en outre d’offrir peu de visibilité, témoigne Laurence Stoclet, directrice financière d’Ipsos (1,7 milliard d’euros de chiffre d’affaires en 2013). Dans ce contexte, le processus budgétaire reste toujours aussi délicat à piloter.» D’après des auditeurs et des commissaires aux comptes, ce sentiment est largement partagé au sein des entreprises, surtout parmi celles de taille significative. Certes, un grand nombre d’entre elles disposent déjà de systèmes de prévisions glissantes («rolling forecasts»), qui leur permettent de se focaliser sur les hypothèses de court terme puisque celles de moyen terme sont affinées et réévaluées chaque mois en fonction des performances réalisées. Pour autant, le budget annuel revêt toujours une importance majeure pour cette catégorie de sociétés car il leur permet à la fois de fixer des objectifs à leurs opérationnels et d’offrir à leurs actionnaires et investisseurs une visibilité sur l’activité future.
Un processus budgétaire parfois raccourci
L’exercice est d’autant plus difficile que les incertitudes sont toujours aussi nombreuses, qu’elles soient d’ordre macroéconomique ou géopolitique, sans compter celles liées au virus Ebola, dont la propagation pourrait impacter les flux commerciaux des sociétés (voir encadré). Pour...