Comme le rappelle Deloitte dans une étude publiée récemment, un certain nombre d’institutions financières responsables des politiques monétaires, dont la Banque de France, ont annoncé ces derniers mois avoir lancé des expérimentations portant sur la création de monnaies digitales de banques centrales (MBDC). De quoi s’agit-il exactement ?
Une monnaie digitale de banque centrale est une nouvelle forme de représentation numérique d’une monnaie fiduciaire. A la différence des monnaies fiduciaires numérisées habituelles, les monnaies digitales de banques centrales ne seraient pas échangées via des canaux conventionnels, mais via de nouveaux réseaux reposant sur des technologies blockchain ou apparentées. En fonction des pays, les monnaies digitales de banques centrales sont susceptibles de revêtir plusieurs formes : des actifs transitants via des comptes administrés par des institutions monétaires, des jetons digitaux, des unités de comptes dotées des mêmes propriétés et ayant le même cours que leurs sous-jacents, etc. Il faut bien préciser que le concept est encore imprécis et amené à évoluer dans les prochaines années.
Pourquoi les banques centrales se sont-elles lancées dans de telles expérimentations ?
Cela tient à trois raisons. D’abord, la part des paiements en espèces dans les échanges financiers ne cesse de se réduire à l’échelle internationale. Si la pratique ne fait encore que s’éroder en France, à raison de 2 % en valeur par an, elle est devenue presque obsolète dans certains pays, comme la Suède. Les institutions financières responsables de la mise en...