Souhaitant à la fois diversifier ses sources de financement et sécuriser son accès à la liquidité, Ipsen vient de se faire noter par deux agences de rating et de réaliser, dans la foulée, une émission obligataire. Le montant levé servira à satisfaire ses ambitions en matière de croissance externe.
Après OVHCloud, AccorInvest, Air France-KLM, Bureau Veritas, OP Mobility (ex-Plastic Omnium) ou encore Iliad, c’est au tour d’Ipsen de rejoindre la liste des sociétés non financières françaises notées. En mars, le groupe biopharmaceutique (3,4 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2024) a en effet annoncé l’obtention de deux notations publiques, chez S&P Global Ratings et Moody’s, avant de procéder quelques jours plus tard à une émission publique de 500 millions d’euros.
Moins de fenêtres pour les émetteurs non notés
Initié fin 2024, ce chantier visait à répondre à plusieurs objectifs. Sur un plan financier, d’abord, l’entreprise presque centenaire souhaitait non seulement diversifier ses sources de financement, mais aussi sécuriser son accès à la liquidité. Outre une ligne de crédit revolving qu’elle vient par ailleurs de refinancer (voir encadré), elle s’était jusqu’alors tournée vers le marché américain des placements privés (USPP) – 300 millions de dollars émis en 2019 en deux tranches de 7 et 10 ans de maturité – et sur le marché obligataire européen, sur lequel elle avait levé 300 millions d’euros en 2016. « Alors que nous avons remboursé cet emprunt en 2023, nous avons constaté que l’accès au segment dédié aux émetteurs non notés était devenu plus restrictif au cours des dernières années, observe Estelle Gazin, directrice financement, trésorerie et credit management d’Ipsen. Même s’il peut connaître des périodes de volatilité, le segment ouvert aux entreprises notées, plus profond, se révèle quant à lui nettement plus accessible. »