Sous l’effet des anticipations de baisse des taux directeurs de la BCE, les taux d’intérêt de moyen-long terme ont commencé à refluer depuis l’automne 2023. Dans l’attente des premières annonces de l’institution monétaire, les taux de court terme restent quant à eux stables, à des niveaux plus élevés. Cette inversion de la courbe de taux incite aujourd’hui un grand nombre d’entreprises à privilégier des placements sur des échéances brèves.
Après avoir ouvert la porte, dès l’automne dernier, à une diminution de ses taux directeurs dans le courant de 2024, la Banque centrale européenne (BCE) continue non seulement de temporiser, mais aussi de laisser les opérateurs de marché dans un certain flou. Tandis que ceux-ci anticipaient encore, il y a peu, une première baisse en avril, suivie de plusieurs autres d’ici décembre, l’institution a douché ces espoirs d’assouplissement monétaire rapide, lors de sa réunion de politique monétaire du 7 mars, même si une perspective de baisse des taux se dessine pour le mois de juin, celle-ci étant jugée « très probable » par le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau. « Sur la base de son évaluation actuelle, le Conseil des gouverneurs considère que les taux d’intérêt directeurs se situent à des niveaux qui, maintenus pendant une durée suffisamment longue, contribueront fortement à atteindre cet objectif (d’une inflation à 2 %), affirme la BCE. Les futures décisions feront en sorte que les taux directeurs soient fixés à des niveaux suffisamment restrictifs, aussi longtemps que nécessaire. »
Un besoin exacerbé de conseil
La BCE prévoit désormais une hausse des prix moyenne au sein de la zone euro de l’ordre de 2,3 % en 2024, de 2,0 % en 2025 et de 1,9 % en 2026. Dans ce cadre, « le consensus de marché table dorénavant sur moins de 1 % de baisse de taux directeurs sur l’ensemble de 2024, avec un premier mouvement en juin limité à 25 points de base », prévient ainsi Maxime Mura, gérant taux...