Offrant aux commerçants un service de paiement différé, la fintech française Pledg vient de lever 80 millions d’euros dans le but d’accélérer son développement. L’essentiel de cette somme résulte de la mise en place d’un fonds commun de titrisation, une première dans le secteur.
Decathlon, Leroy Merlin, le Puy du Fou, Jules, ManoMano, Le Slip Français… Fondée fin 2016, Pledg compte déjà à son palmarès cette liste prestigieuse de clients. Opérant initialement sur le segment des paiements partagés (possibilité de payer en ligne une transaction à plusieurs), cette fintech française a lancé en 2019 un nouveau service : le paiement différé, dit « Buy now, Pay later ». « En y souscrivant, une enseigne peut permettre à ses clients de faire l’acquisition d’un produit immédiatement mais de ne le payer qu’après quelques semaines, précise Nicolas Pelletier, co-fondateur de Pledg. Le commerçant ne prend alors aucun risque puisque le montant correspondant à la vente lui est immédiatement versé par nos soins. Nous sommes nous-mêmes remboursés lorsque le client de notre client est débité. »
Un BFR significatif
Rencontrant un succès croissant, cette offre est toutefois consommatrice de ressources pour Pledg. « Nous avons non seulement d’importants investissements d’ordre technologique à financer pour relier notre solution aux systèmes d’information de nos clients, mais aussi un besoin en fonds de roulement significatif puisque nous devons leur avancer de l’argent », poursuit Nicolas Pelletier. Pas encore rentable, la fintech s’est dès lors mise en quête l’an dernier de liquidités pour accélérer son développement. Afin de renforcer son haut de bilan, elle a d’abord ouvert son capital à de nouveaux actionnaires, qui lui ont apporté 15 millions d’euros (voir encadré). « Cette enveloppe nous permettra notamment de renforcer notre équipe », précise Nicolas Pelletier.