Entre l’amplification des difficultés d’approvisionnement depuis le début de la crise sanitaire, la hausse des prix des marchandises et des matières premières, et les tensions financières qui commencent à gagner certains fournisseurs, la gestion de ce poste vire au casse-tête. Conscients des fragilités de leur supply chain, un nombre croissant de donneurs d’ordres redoublent d’initiatives pour soutenir leurs partenaires les plus stratégiques.
Le 30 septembre dernier, plus de 170 dirigeants de petites et moyennes entreprises et de grands groupes étaient réunis au sein du siège de Sanofi France, à Gentilly, en présence de la ministre chargée des PME, Olivia Grégoire. S’il a largement été question, durant cette rencontre organisée par l’association Pacte PME, de la dégradation de l’environnement économique, de l’envolée des prix, du plan gouvernemental de sobriété énergétique et des projets de transformation et de développement des participants, un autre sujet s’est invité au cœur des discussions : la relation entre les entreprises donneuses d’ordres et leurs fournisseurs.
«Plusieurs de nos clients ont réalisé une cartographie de leur panel fournisseurs, qui a permis d’opérer une classification de ces derniers en trois catégories : les “classiques”, les “stratégiques” et les “partenaires”.»
Un rééquilibrage du rapport de force
Le sujet n’est certes pas nouveau. Depuis longtemps, les retards de paiement récurrents ont en effet souvent été générateurs de tensions entre les deux parties. Pourtant, la loi de modernisation de l’économie (LME) de 2009 avait fixé le délai maximal de règlement des fournisseurs à 60 jours. Mais d’après les différents baromètres, dont celui du cabinet Arc, les factures sont de fait honorées chaque année avec un retard moyen d’une dizaine de jours en France (12,5 jours en 2021).
Mais depuis le début de la crise sanitaire, la gestion du poste fournisseurs, et plus précisément celle du risque fournisseurs, revêt une dimension encore...