L’inquiétude des marchés concernant les banques semble s’être apaisée. Le sujet est-il pour autant clos ?
Jean-Edouard Colliard, professeur associé de finance à HEC Paris : Il est difficile d’interpréter les fluctuations de haute fréquence. Mais, en tout état de cause, il n’y a pas de problème identifié concernant les banques de la zone euro. On pourrait plutôt parler de zone grise, une situation dans laquelle les investisseurs peuvent se dire que les banques devraient aller bien, mais qu’une crise touchant tel ou tel établissement, avec un « run », n’est pas complètement exclue. Du coup, les banques restent sous pression, en attendant un retour à la normale, si aucun fait nouveau n’intervient. Mais cela risque d’être un processus lent, du fait que le marché dispose sans doute d’informations insuffisantes, en tout cas par rapport aux banques américaines.
Aux Etats-Unis, des rapports périodiques sont publiés par les autorités de supervision. Tous les trimestres, elles signalent les points à surveiller. Et cela concerne toutes les banques américaines : contrairement à ce qu’on croit souvent en Europe, toutes les banques y sont régulées, avec un système assez complexe, il est vrai, de supervisions par différentes autorités. Il n’a pas d’équivalent en Europe, ce qui joue sans doute un rôle dans la situation actuelle. Nul ne doute du sérieux des autorités européennes de régulation, mais les investisseurs disposent de peu d’informations sur leurs appréciations concernant les différentes banques.
Un effort de transparence serait donc nécessaire ?
Oui, un effort de transparence est nécessaire, même si, dans le contexte actuel, la question...