Il y a quelques semaines, le groupe de restauration Bertrand recevait un financement de 40 millions d’euros de la part du fonds Eiffel Impact Debt afin de financer l’acquisition de Léon de Bruxelles. Caractéristique de cette opération : sa rémunération est conditionnée à la réalisation d’objectifs d’impact durables.
Un événement inédit dans un lieu inédit. Le 28 janvier dernier, le ministère du Travail avait convié de nombreux acteurs du secteur de la finance afin de célébrer le lancement du premier fonds de dette privée à impact en Europe. Baptisé Eiffel Impact Debt, ce véhicule est dirigé par Eiffel Investment Group. «J’ai toujours considéré que la finance avait un rôle clé à jouer pour organiser un capitalisme durable, se félicitait la ministre du Travail, Muriel Pénicaud. Je salue cette initiative qui crée un alignement parfait entre durabilité de l’emploi et performance financière.»
Afin d’illustrer ce propos, les parties prenantes de cette initiative étaient venues présenter l’une de leurs premières opérations : un financement de 40 millions d’euros octroyé au groupe de restauration Bertrand (plus de 30 000 salariés répartis à travers la France et 1 000 restaurants et dont Au bureau, Volfoni, Angelina et des brasseries parisiennes comme L’Alsace, La Lorraine, Le Procope, etc.), pour son acquisition de la chaîne de restauration Léon de Bruxelles réalisée l’an dernier. L’originalité de cette ligne réside dans le fait qu’elle intègre, à côté des critères financiers traditionnels, trois critères extra-financiers, dits «covenants d’impact». Pour obtenir ce financement, le groupe Bertrand s’est ainsi engagé à générer au moins 3 500 créations nettes d’emplois en France, à maintenir un taux de contrats à durée indéterminée (CDI) dans les effectifs d’au moins 94 % dans ses restaurants et à assurer un taux de CDI parmi les nouveaux emplois créés d’au moins 95 %, et ce pendant toute la durée du financement, soit dans les cinq prochaines années.