Le nombre de défaillances d’entreprises a poursuivi son explosion en 2024. Coresponsable du département Restructuring à Paris du cabinet Weil Gotshal, Jean-Dominique Daudier de Cassini revient sur les tendances dans ce domaine et sur l’intérêt de la procédure de sauvegarde accélérée.
Selon les dernières statistiques de la Banque de France, 64 650 cas de défaillances d’entreprises ont été enregistrés au cours des 12 derniers mois, un nombre en hausse de 21 % sur un an. Ajoutées à cela les récentes annonces de fermetures d’usines en France (Michelin, Legrand, ArcelorMittal…), faut-il s’attendre à une vague de restructurations dans les mois qui viennent ?
Tout laisse effectivement à penser que l’activité des acteurs du restructuring sera très chargée au cours des trois prochaines années. Après avoir subi une succession de chocs (Covid-19, envolée de l’inflation et des taux d’intérêt…) qui ont contribué à alourdir leur endettement et à fragiliser leur bilan, de nombreuses entreprises (distribution, automobile, bâtiment…) voient actuellement leurs résultats se détériorer et leurs carnets de commandes se dégarnir. Ces mauvaises nouvelles sont principalement la conséquence d’une consommation moribonde en France, que l’incertitude politique qui perdure depuis le printemps n’aide pas à relancer. Pour ne rien arranger, les établissements bancaires tendent à se montrer moins conciliants et moins enclins à accompagner des restructurations. Dans ce cadre, le maintien de financements d’exploitation peut se révéler plus complexe à obtenir, avec comme corollaire l’aggravation des difficultés de leurs clients. Autre facteur pénalisant, la Direction générale des finances publiques et, surtout, l’Urssaf, ont relancé les procédures d’assignation en procédure collective devant les tribunaux de commerce afin de recouvrer les cotisations non honorées.